Je serais l'élu !

Aux abords du village d’Ayoum, à quelques lieux de là, dans la forêt bordant celui-ci, se tenait Ren. Accroupis derrière un bosquet avec son arc à la main, il ne quittait pas des yeux sa proie qui broutait tranquillement. Le jeune homme avait suivi les traces du groupe de cervidé depuis plus d’une heure. Son objectif était clair. Pour prouver une fois de plus sa valeur à son au village, il abattrait le roi de la forêt. Il taillerait ensuite une nouvelle coiffe dans ses os. 

Ren avait déjà démontré son talent à la chasse pour son rite de passage deux ans en avance. Pourtant, cela ne suffisait pas. Il fallait davantage. Le jeune homme voulait que le village voit en lui le prochain successeur à Olen. Et non pas seulement son fils. Celui qui les mènerait enfin à l’indépendance. Mais, pour cela il lui fallait abattre cet énorme cerf. Il y arriverait, c’était une évidence. Jamais aucune proie ne lui avait jusqu’alors échappé.

Le plus discrètement possible, il esquissa quelques pas en direction du groupe de cervidés afin de se rapprocher de sa cible. Il devait l’abattre d’une seule flèche. Encore un peu… quelques pas… Oui. Il attrapa dans son carquois une flèche, la glissa à la corde de son arc et se mit en position. Ren prit son temps. L’​​​​​​​air frais s’infiltra dans ses poumons grands ouverts. Les battements de son cœur ralentir tandis que l’adrénaline courait dans ses veines. Sa pomme d’Adam monta et descendit sereinement et ses membres se verrouillèrent. Un peu plus loin, le cerf redressa la tête et ses nasaux frémirent. C’​​​​​​​était maintenant ou jamais. Avec précision, le jeune homme banda son arc, ferma un œil, ajusta son angle de tire et décocha sa flèche. 

Un bruit sourd chanta à ses oreilles lorsque le corps musclé de la bête s’effondra au sol, suit du brame des autres cervidés en fuite. Qu’​​​​​​​ils partent. Ren n’en avait cure. Ses lèvres s’étirèrent de fierté. C’était bien lui le meilleur à la chasse ! Il rengaina son arc et avança jusqu’à son trophée. Un œil vide de toute expression le fixait. Le jeune homme s’agenouilla et dépeça l’animal. 

Ren revint au village le cœur gonflé, les sacoches pleines et les bois de l’animal sur l’épaule. Il s’attendait à être acclamé par les villageois qui s’extasieraient devant lui. Que nenni. Personnes. Il n’y avait personne pour le voir revenir de la chasse. Ses sourcils se rejoignirent pour former une ligne sévère. Où étaient-ils tous ? Le jeune homme pressa le pas jusqu’à sa demeure pour se débarrasser de tout son barda. Délesté de son fardeau, c’est là qu’il les entendit. Suivant le bourdonnement des exclamations, il se retrouva sur la place centrale, juste devant la maison du chef. 

Devant sa porte, Olen s’exprimait devant les villageois en colère.

— Je comprends et j’entends votre colère. Mais, ce sont là les ordres de notre Seigneur.

Ren s’approcha de la foule et interpella la personne la plus proche de lui.

— Qu’est-ce qui se passe ? chuchota-t-il.

— Humph ! On nous en demande toujours plus ! Bientôt, nous n’aurons même plus de quoi nous nourrir !

Le jeune homme leva les yeux vers son père qui tentait d’apaiser la colère de la foule avec diplomatie. Pff ! Voilà un mot qui collait à la peau du chef Olen et qui hérissait les poils de son fils. Qu’​​​​​​​importe la diplomatie ! À quoi sert-elle réellement ? À rien exactement ! Il serra les poings, ses ongles mordants dans la chaire de ses paumes. Cela n’arriverait pas si le village devenait indépendant ! Le seigneur ne faisait absolument rien pour eux, pourquoi devaient-ils se plier à sa volonté hein ?! POURQUOI !!!

— Moi, je ferai avancer les choses… Murmura-t-il.

La villageoise qu’il avait interpellée l’entendit et lui jeta un coup d’œil.

— J’aimerais bien voir ça ! Tu n’arrives pas à la cheville du chef Olen. 

Le sang afflua aux tempes de Ren, sa vision s’obscurcit, ses mâchoires se contractèrent et un liquide pourpre goutta de ses mains. La colère explosa en lui et il se retint de justesse de sauter à la gorge de la villageoise qui n’avait fait rien d’autres que d’exprimer une douloureuse vérité. Aussi, prit-il la décision de s’éloigner. Aveuglé par sa rage, il ne vit pas le guerrier de deux ans son ainé et le percuta de plein fouet. 

— Regarde où tu marches, merde ! 

La soupape qui avait retenu Ren jusqu’ici sauta et il dégoupilla. 

Le jeune homme se jeta sur le guerrier et enchaina les coups de poing. Toujours plus sauvages et rageurs, il ne fit pas dans la dentelle. Galvaniser par les images de son père devant la foule, il s’imagina que c’était lui et non pas le guerrier, qu’il cognait avec ferveur. Il rêvait tant de pouvoir le faire tomber de son piédestal pour pouvoir prendre les rênes ! Il serait un bien meilleur chef ! Il mènerait son village à la liberté par tous les moyens !  

Bien que son agilité lui permettait d’éviter la plupart des coups que lui renvoyait le guerrier, il encaissa un crochet qui le fit tituber. 

— Tu vas le regretter, espèce de chien galeux, promit-il en crachant du sang.

Ils échangèrent un sourire sanguinolent avant de se jeter une nouvelle fois dans la bataille. Bataille qui fut stoppée quelques secondes après avoir repris par un cri strident de fillette. Les deux jeunes hommes s’arrêtèrent net et se tournèrent comme une seule personne dans la direction du cri. 

La fillette d’une douzaine d’années tenait ses paumes devant sa bouche dans une expression d’horreur, les joues striées de larmes. Une pierre sembla venir se loger dans l’estomac de Ren. Il tomba à genoux en ne cessant de fixer la jeune fille. La colère qui le consumait de l’intérieur cessa lentement de lui lécher les veines. Remplacé par le froid mordant de la honte. Les épaules de Ren s’affaissèrent, il baissa la tête et ses longues mèches brunes virent recouvrir son visage. 

— Osham… 

Coucou Rattis, bravo pour ton texte.
On sent bien la colère de Ren et son désir de faire ses preuves. La fiche de personnage est bien respectée. Je me faisais la réflexion que Ren était un danger public pour s'attaquer gratuitement à un autre guerrier, comme ça, pour le fun ^^'
La narration se déroule bien, je n'ai pas beaucoup de choses à te faire remarquer. Juste, tu as tendance à faire des phrases assez longues, avec beaucoup de prépositions qui alourdissent l'ensemble. Par exemple, la première phrase pourrait être réécrite avec des indications de lieu plus précises d'emblée. Mais ce sont des détails qui s'améliorent pendant la réécriture en général.
Bravo pour ton texte.

Ginevra a écrit:Coucou Rattis, bravo pour ton texte.
On sent bien la colère de Ren et son désir de faire ses preuves. La fiche de personnage est bien respectée. Je me faisais la réflexion que Ren était un danger public pour s'attaquer gratuitement à un autre guerrier, comme ça, pour le fun ^^'
La narration se déroule bien, je n'ai pas beaucoup de choses à te faire remarquer. Juste, tu as tendance à faire des phrases assez longues, avec beaucoup de prépositions qui alourdissent l'ensemble. Par exemple, la première phrase pourrait être réécrite avec des indications de lieu plus précises d'emblée. Mais ce sont des détails qui s'améliorent pendant la réécriture en général.
Bravo pour ton texte.

Hello ! Merci
Bon si la fiche personnage a été respecté, je suis contente !
Je ne dirais pas pour le fun, mais vu qu'il était noté que Ren se laisse porter par ses émotions, il ne fait pas la différence.
Effectivement, j'ai tendance à soit faire des phrases très courtes ou trop longues. Il faut que je travaille pour un juste milieu entre les deux !
Encore merci ^^

Bravo pour ton texte ! Il se lit très bien, bien rythmé, caractère de Ren bien développé.

à quelques lieux de là, dans la forêt bordant celui-ci, : un peu compliqué, à simplifier je pense.

Ren avait déjà démontré son talent à la chasse pour son rite de passage deux ans en avance. : pourrait être plus joli

Jamais aucune proie ne lui avait jusqu’alors échappé. : Jusqu'alors, jamais aucune proie ne lui avait échappé ?

Brame : réservé aux amours, réer

Le jeune homme pressa le pas jusqu’à sa demeure pour se débarrasser de tout son barda. Délesté de son fardeau, c’est là qu’il les entendit. : un peu rapide la transition entre les deux phrases je trouve.

À rien exactement ! : le "exactement" est en trop

se plier à sa volonté hein ?! POURQUOI !!! : fait un peu trop ado rebelle, type pourquoi je dois ranger ma chambre

Le sang afflua aux tempes de Ren, sa vision s’obscurcit, ses mâchoires se contractèrent et un liquide pourpre goutta de ses mains. : je pense que tu aurais pu mieux amener sa colère, là fait juste liste de sentiments

Toujours plus sauvages et rageurs, il ne fit pas dans la dentelle. : pas le bon univers et minimise l'action

Une pierre sembla venir se loger dans l’estomac de Ren. : un peu trop les trois verbes.

Merci pour ta participation !