Dans le tunnel

Texte de 804 mots ! J'espère que ce ne sera pas trop ennuyeux...


Le siège éjectable s’était déclenché à la dernière seconde. Coincé dans les airs et assourdi par les vents, Rick entendit à peine le crash derrière lui. Devant, le dénivelé abrupte et rougeâtre du canyon se rapprochait à une vitesse folle. Son corps allait finir en miettes sur la roche si... L’ouverture subite du parachute lui coupa la respiration, comprima ses côtes et ses épaules. L’impact contre le ravin envoya une onde de choc qui se répercuta à l’intérieur de son crâne, de ses os. Son casque fut projeté au loin. Les arêtes tranchantes de la pierre déchirèrent sa veste, puis sa peau.

Le monde n’était plus que brûlure et douleur. Son corps acheva sa course en roulant sur plusieurs mètres, peut-être des centaines, avant de s’immobiliser, face contre terre.

Rick attendit longtemps le retour de ses esprits. L’inventaire de son corps fut rapide : il avait mal partout, mais chaque morceau répondait. D’une lenteur mesurée, il rassembla ses membres et se retourna. Le ciel l’aveugla. En un battement de cil, son front se couvrit de sueur, emportant avec elle des sillons de sang. La soif lui incendia la gorge. Toutes ses vivres et son matériel étaient restées dans l’avion...

Va enquêter, qu’ils disaient. Ce sera un scoop énorme de prendre la créature en photo, qu’ils disaient. Tout ce qu’il avait gagné, c’était un engin et un corps en ruines.

Rick se redressa dans un râle. Une colonne de fumée s’élevait au loin. Il fallait vérifier s’il restait quelque chose à sauver.

A une cinquantaine de mètres sous ses pieds coulait la veine du grand canyon. Dans sa situation, ce serait tout ou rien ; il se positionna et entama sa descente raide. Il glissait debout, toujours au bord de la chute. Une seconde avant la rencontre avec les galets, il fit un bond et s’écrasa dans le courant. Il poussa un cri.

L’eau était tiède. Le soleil cuisait le lacet dont elle provenait. Rick fut à peine sorti de l’eau que ses vêtements séchaient. Il se débarrassa de sa veste en lambeaux et nettoya ses plaies. Il espérait de tout cœur que la radio de l’avion serait indemne. Déterminé, Rick s’avança dans la lumière.

L’atmosphère pesait aussi lourd qu’un roc, lui courbant l’échine. La transpiration s’évaporait sur sa peau dans un cycle sans fin. Il aurait tué pour un peu d’ombre.

Peut-être y avait-il un Dieu à l’écoute, finalement. A quelque pas, la paroi se creusait, formant un tunnel de temps à autre ouvert sur le cours d’eau désormais réduit à un malheureux ruisseau. Rick s’y réfugia. Le boyau s’avéra bien plus profond qu’il ne le croyait. Le vent murmurait et sifflait comme un serpent à travers les souterrains qui s’offraient à lui. Rick progressa plus lentement, en alerte.

Cette bouche de fourmilière ne lui disait rien qui vaille. Les sons qui s’en échappaient hérissaient les cheveux sur sa nuque. Et cette odeur qu’ils charriaient... Un cliquetis résonna jusqu’à lui, et Rick fit un bond. Qu’est-ce que c’était ? Un éboulis de cailloux ? Non, c’était trop fin.

La paroi creusée bifurquait du courant, l’entraînant dans une ravine sèche et silencieuse. L’air absorbait toute l’humidité de sa bouche. Il fatiguait, mais l’avion ne devait plus être loin, maintenant. Il pourrait envoyer un signal de détresse, et avant la tombée de la nuit, il serait...

Un nouveau cliquetis retentit dans la veinure rocheuse. Rick crut voir passer une silhouette à une dizaine de mètres devant. A moins que ce ne fut qu’un reflet de la lumière sur un pilier de roche ? Le tunnel n’était plus qu’une simple vague au-dessus du sol. Il colla son dos à une dent de pierre, les sens en alerte. Un coup d’oeil à sa droite l’informa que l’engin était proche, sa fumée dense et noire.

Un souffle chaud et nauséabond enveloppa son visage. Rick fit volte-face. Rien.

L’avion, il devait rejoindre l’avion !

Il se mit à courir. Ses chaussures soulevaient une poussière ocre qui s’accrocha à ses bras et sa figure. Le chemin grimpait, de plus en plus escarpé. Dans un virage, Rick découvrit l’origine de la puanteur. Des carcasses de bouquetins à moitié dévorées macéraient au soleil. Un nuage de mouches les surplombait, ravi par ce buffet inopiné. Rick se détendit. Les animaux avaient certainement trébuché et étaient tombés dans le fond du canyon, se brisant le cou et les pattes. Triste fin.

Il se concentra à nouveau sur sa mission, son engin, à quelques pas de là. Il tendait son aileron déformé.

Un crissement s’éleva dans le dos de Rick. Il se tourna dans un mouvement vif, tombant face au néant. Son cœur cogna contre ses côtes, entraînant sa respiration dans sa débandade. Le bourdonnement des mouches se fit plus lointain à ses oreilles, et quand il voulut en connaître la raison, un gouffre noir frangé de crocs se referma sur lui.

Je ne l'ai pas trouvé ennuyeux du tout ton texte, bien au contraire ! Tu te sous-estimes, Lupi x) Déjà les trois mots imposés sont super bien intégrés, ensuite j'ai bien aimé le récit du crash et l'atterrissage brutal. La progression dans le tunnel est bien rythmée aussi, j'adore toujours autant ta narration Rick a mal fini du coup... Une petite inspiration Retour de la momie par hasard ? ^^ Le prénom et l'avion m'ont fait penser au film, c'est peut-être juste moi xD Bravo à toi!

Bonjour,

Tout comme Sayuri, je n'ai pas trouvé ton texte ennuyeux. Au fil de ma lecture, j'avais envie de savoir s'il allait atteindre son avion et réussir à appeller les secours.

Sayuri.K a écrit:Je ne l'ai pas trouvé ennuyeux du tout ton texte, bien au contraire ! Tu te sous-estimes, Lupi x) Déjà les trois mots imposés sont super bien intégrés, ensuite j'ai bien aimé le récit du crash et l'atterrissage brutal. La progression dans le tunnel est bien rythmée aussi, j'adore toujours autant ta narration Rick a mal fini du coup... Une petite inspiration Retour de la momie par hasard ? ^^ Le prénom et l'avion m'ont fait penser au film, c'est peut-être juste moi xD Bravo à toi!

Alors pas du tout, mais ça aurait pu x3 En fait j'ai un copain qui s'appelle Enrick et qu'on appelle rick rick ou ricko, et comme je l'avais vu la veille, c'est le seul nom qui 'est venu x3 Merci pour ce gentil retour <3

mllegaffie a écrit:Bonjour,

Tout comme Sayuri, je n'ai pas trouvé ton texte ennuyeux. Au fil de ma lecture, j'avais envie de savoir s'il allait atteindre son avion et réussir à appeller les secours.

Merci

Coucou !

Non pas ennuyeux, loin de là, ça se lit très bien d'ailleurs ^^

Le mot "ravin" au début du texte m'a fait rire mdr

Cette phrase que je trouve un peu bizarre " L’inventaire de son corps fut rapide :" jamais vu ce mot pour ce genre de sens de phrase, mais j'ai tout de même bien compris

Sinon rien à dire de plus, c'est très bien bravo

C'est super

Il y a peut-être des phrases que tu peux alléger :

L’impact contre le ravin envoya une onde de choc qui se répercuta à l’intérieur de son crâne, de ses os.
L'impact fut effroyable et lui broya les os ( par exemple)

Un nuage de mouches les surplombait, ravi par ce buffet inopiné.
Si l'idée est que les bouquetins sont quelque chose de constant ici, les mouches doivent avoir l'habitude d'être là. Le mot inopiné provoque une incertitude, on dirait que d'habitude il n'y a pas ce buffet. Bon c'est qu'un détail mais tant qu'à y être  

Petite Aloy a écrit:Coucou !

Non pas ennuyeux, loin de là, ça se lit très bien d'ailleurs ^^

Le mot "ravin" au début du texte m'a fait rire mdr

Cette phrase que je trouve un peu bizarre " L’inventaire de son corps fut rapide :" jamais vu ce mot pour ce genre de sens de phrase, mais j'ai tout de même bien compris

Sinon rien à dire de plus, c'est très bien bravo

C'est un truc qu'on avait l'habitude de dire avec un pote : "bon, on fait l'inventaire du corps !" pour savoir si avait mal quelque part, si on était tendu etc. J'oublie que ce n'est pas une expression générale x3

Henrietta_blabla a écrit:C'est super

Il y a peut-être des phrases que tu peux alléger :

L’impact contre le ravin envoya une onde de choc qui se répercuta à l’intérieur de son crâne, de ses os.
L'impact fut effroyable et lui broya les os ( par exemple)

Un nuage de mouches les surplombait, ravi par ce buffet inopiné.
Si l'idée est que les bouquetins sont quelque chose de constant ici, les mouches doivent avoir l'habitude d'être là. Le mot inopiné provoque une incertitude, on dirait que d'habitude il n'y a pas ce buffet. Bon c'est qu'un détail mais tant qu'à y être  

Oui, il y a encore du lourd, merci pour ces précisions !

Super ton texte ! Et pas ennuyeux du tout ! Le crash est très bien raconté et l'avancée dans la grotte est vraiment intrigante. En plus tu as placé le mot "ravin", ça vaut bien des points supplémentaires

Il y a une phrase qui m'a un peu perturbée : "Rick attendit longtemps le retour de ses esprits."
Peut être que c'est seulement moi, mais je trouve ça bizarrement dit^^
Un truc du genre "Rick attendit longtemps avant de retrouver ses esprits." me semble moins bizarre (encore une fois c'est peut-être seulement moi puisque personne ne l'a relevé)

Mais sinon rien à dire. C'est super bien écris, bien rythmé, j'aime beaucoup ton style !
Bravo !

Ton texte est génial ! Les trois mots sont tellement bien intégrés dans ton texte que je ne les ai même pas vus...
On ne dirait pas du tout qu'il fait plus de 800 mots, bravo !

J'ai totalement été happée par ton texte ! C'était fluide et passionnant. Tout le long j'étais avec Rick, alors que tu n'as pas donné d'information sur lui hormis le fait qu'il soit venu pour un reportage photographique. Je me disais "oh non le pauvre !" ou "aïe ! ça doit faire mal" ! Ta plume a une certaine élégance qui est très agréable. Félicitations ! Tu n'as même pas eu besoin de parler du fait qu'il soit perdu, ça coulait de source.. une masterclass quoi !

Voici ce que j'ai relevé rapidement durant ma lecture (haha désolée le reste m'a pas gêné)
"Son corps allait finir en miettes sur la roche si... L’ouverture subite du parachute lui coupa la respiration, comprima ses côtes et ses épaules." je chipote mais je trouve que tu aurais pu aller à la ligne pour encore mieux marquer la rupture ^^

"Rick attendit longtemps le retour de ses esprits." je trouve la phrase un peu étrange.

Merci pour ton texte et bravo !

Bravo ! Très bon vocabulaire, très bon rythme, très bon style (tu soules), bravo bravo (tu soules ²).


L’ouverture subite du parachute lui coupa la respiration, comprima ses côtes et ses épaules. L’impact contre le ravin envoya une onde de choc qui se répercuta à l’intérieur de son crâne, de ses os. : Très bien écrit, mais peut-être une phrase pour faire la jonction entre les deux phrases, dire que c'est trop tard, que ça pas été vraiment utile.


le retour de ses esprits. : peut induire le lecteur en erreur



Le tunnel n’était plus qu’une simple vague au-dessus du sol. : pas très clair



fais du kk la prochaine fois stp bisou