Le rocher brûlant

Cela faisait des heures qu’il marchait. Le soleil quant à lui, ne semblait pas bouger. Chaque pas lui demandait un effort surhumain. Pour occuper son esprit, le voyageur imaginait les multiples raisons qui expliquant sa présence dans un lieu si hostile. Il se rappela seulement que la chaleur l’avait sorti d’un rêve merveilleux, mais impossible de se souvenir des détails de ce dernier. Aussi, il était nu et ses pieds écorchés par le sable brûlant lui faisaient atrocement mal. « Je dois faire une pause, dit le voyageur ». Le peu de salive en bouche coupait sa gorge comme du verre. Juste devant lui se trouvait un rocher, pas très gros, mais suffisamment grand pour s’y assoir. Le soleil avait déposé son empreinte destructrice sur l’ensemble du monde et le rocher n’y avait pas échappé. Il soupira et leva les yeux au ciel. « Par pitié, je vous en prie aidez-moi, sanglota le garçon, je suis perdu ». Il fixa le ciel un instant avant de laisser tomber ses genoux sur le sol. « Ai-je fais quelque chose de mal et cela est ma punition ? demanda-t-il ». Alors que son esprit divaguait dans des pensées mortelles, le voyageur ressenti une forte chaleur dans sa poitrine. Non, ce n’était pas le soleil, c’était une chaleur réconfortante comme celle de la main d’une mère ou d’un doux baiser. Et c’est à ce moment précis l’angoisse s’évapora. Il leva les yeux vers le rocher, près de celui-ci se trouvait un petit caillou. Il y posa deux doigts avant de s’étonner : elle n’était pas brûlante. Du moins elle n’était pas d’un brûlant agressif. Le voyageur creusa tout autour pour la dégager du sable meurtrier. Seulement, maintenant qu’il était dégagé de ces miettes, le caillou laissa place à un magnifique œuf. Il faisait presque la même taille que son avant-bras. Le garçon ne pensait pas être plus surpris, mais le cocon se mit à bouger. Le jeune pèlerin se lança en arrière et se brûla le postérieur. Qu’importe ce que s’était, il pensa que quelqu’un avait entendu ses prières. Il allait manger ce qui sortirait, il reprendrait des forces et il sortirait de cette arène à l’atmosphère mortelle. C’est sous ces pensées qu’il puisa dans ses dernières forces pour se rapprocher de l’œuf. Il était prêt à attraper la chose qui sortirait. La coquille se craquela et laissa apparaître une fissure entourant l’entièreté de l’œuf. Le chapeau tomba, cocon se renversa et la bête pointa le bout de son nez. Les boyaux tordus et le ventre serré, le voyageur n’en croyait pas ses yeux : c’était une créature au corps recouvert d’écailles avec de petites cornes. Il continua de l’observer un peu avant de distinguer une magnifique paire d’ailes parfaitement symétrique. « Comment pourrais-je manger un monstre aux corps d’écailles ? Se questionna le garçon ». La bête s’avança en titubant vers le pèlerin, une fois en face ce dernier elle laissa tomber son bassin au sol comme pour s’assoir. « Tu n’as pas envie d’être mangé toi je suppose ? Dit-il en soupirant. Allez va-t’en ! » La bête remua la queue puis se dirigea vers sa coquille vide. Elle donna des coups de pattes dedans afin d’alerter son presque bourreau. « Tu ne peux pas retourner à l’intérieur malheureusement. » dit le pèlerin. La bête insista et commença à grogner. Le voyageur jeta un œil et c’est avec un grand étonnement qu’il observa la clé de sa survie dans la coquille de la créature.