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  C'est une bourrasque de sable chaud qui ramena Darren à la conscience.

  Ses yeux s'ouvrirent péniblement sur un ciel d'un bleu éblouissant. L'homme leva un bras pour se protéger, réveillant mille douleurs dans son corps courbaturé. Il serra les dents et se redressa en position assise. 

  Il avait soif.

  Darren toucha délicatement l'arrière de son crâne. La plaie responsable de son coma avait séchée en un amalgame de sang, de sable et de cheveux. Malgré ses précautions, le geste lui arracha une nouvelle grimace de douleur, une décharge si vive qu'elle le laissa pantelant. 

  Le sable autour de lui s'étendait à perte de vue, scintillant sous un soleil implacable. À en juger par la position de l'astre et à la chaleur, accablante mais pas insupportable, Darren conclut qu'il était en fin d'après-midi. Ce n'est pas la température qui me tuera, pas aujourd'hui en tout cas, pensa-t-il amèrement.

  Tomàs, non content de le trahir, n'avait pas eu les tripes d'abréger ses souffrances, préférant le condamner à une agonie lente et inexorable.

  - Le fumier, jura Darren entre ses dents, plein de rancœur.

  La rage pouvait être une motivation puissante et c'est elle qui le poussa à se relever pour gravir les quelques mètres qui le séparait du haut de la colline. Son "ami" avait emporté leurs dernières provisions, eau et nourriture, jusqu'à la dernière miette, mais il avait négligé le reste de l'équipement de Darren. Une erreur qu'il payerait cher, se promis ce dernier.

  Du haut de son éminence sableuse, l'homme sorti sa paire de jumelles pour guetter l'horizon.

  Là. 

  Le scélérat était encore visible. Il avait plusieurs heures d'avance certes, mais aucun abri pour se cacher. Pour l'instant. En effet, l'atmosphère lourde, comme tendue d'expectative, annonçait une terrible tempête. Les sables déchaînés, s'ils ne le tuaient pas, réduiraient à néant le moindre espoir de retrouver le traître. Sans plus tergiversé, Darren se lança à sa poursuite. Son état de faiblesse se rappela promptement à lui lorsqu'il trébucha et dégringola jusqu'en bas de la pente sablonneuse.

  - C'est plus rapide comme ça, railla-t-il en se relevant.

  Il avait envie de pleurer mais ses yeux trop secs le brûlaient, incapables de verser la moindre goutte.