Rencontre du deuxième type dans le désert

(C'est la première fois que je fais l'atelier donc je suis très anxieuse car je n'écris quasiment jamais ! Donc j'espère que ce ne sera pas aussi terrible... et désolée pour la fin bâclée)


Le monde se refermait sur lui. La chaleur accablante de ce désert qui semblait sans fin le faisait divaguer. Allait-il en voir le bout ? Il arpentait ces terres depuis des jours, ou peut-être des heures. L’atmosphère était suffocante. Et il était seul, au milieu de cette étendue de sable qui l’avalait à chaque pas, lui refusant un périple confortable. Il leva la tête vers le ciel, bleu, immaculé ; le soleil lui brûlait la peau, gerçait ses lèvres et lui donnait la nausée. Bientôt il ne serait plus capable d’avancer. Bientôt il s’effondrerait sur le sable brûlant et s’abandonnerait à ses rêves d’océans bleu foncé et de forêts luxuriantes. Quelle folie que d’avoir accepté cette mission au coeur de l’Enfer. Ses pas s’enfonçaient dans le sable qui semblaient vouloir le garder prisonnier de ses grains tandis qu’il essayait d’accélérer son allure. A cette vitesse il n’arriverait jamais à temps, mais encore fallait-il retrouver son chemin au milieu des cailloux et des scorpions. Un aigle lâcha un cri strident dans le ciel ce qui le sortit de sa torpeur. Il releva la tête et aperçut au loin un cactus. Un cactus différent de tous ceux qu’il avait croisés jusque là. Le désert en était plein mais celui-ci attira son attention. Le cactus avait un aspect drôlement humanoïde avec ses deux bras dressés de part et d’autre de son corps et un grand chapeau aux bords recourbés.

“La chaleur doit vraiment me taper sur la tête”, pensa-t-il, en le scrutant de haut en bas. Soudain l’aigle s’abatit sur le cactus et lui arracha son couvre-chef. Dans la panique le petit être piquant tenta d’aggriper les pattes de l’oiseau qui s’enfuit avec sa prise. L’injustice de la situation poussa l’homme à crier après l’aigle mais seul un bruit rauque sortit de sa gorge desséchée. Il accourut tant bien que mal auprès du cactus désespéré. Ainsi dépouillé de sa possession, il se recroquevilla sur lui-même et se mit à pleurer. Désemparé, l’homme tenta de le rassurer comme il pouvait mais en vain. Un bruit sourd retentit à ses oreilles quelques kilomètres au loin et un gros nuage de sable et de fumée monta dans le ciel. Il sentit le sol trembler sous ses pieds et le cactus se déracina du sable pour s’effondrer sur le sable. Il était trop tard pour lui à présent. L’homme se recueillit quelques minutes sur le corps sans vie de son ami puis reprit ses esprits.

Ce n’était qu’un cactus. Il était perdu au milieu du désert. Un désert dont il était prisonnier et qui le rendait fou. L’angoisse le prit aux tripes et la nausée qui le rongeait depuis des heures lui fit rendre le contenu de son estomac. “C’est déjà bien de s’en rendre compte. Il me reste peut-être une chance après tout”, présuma-t-il. En se relevant il distingua au loin des silhouettes. D’autres hommes ? La situation n’était peut-être pas si dramatique qu’elle en avait l’air finalement. L’adrénaline lui fit accélérer le pas et il se dirigea vers ces nouvelles silhouettes dont l’apparence se faisait de plus en plus nette. Les formes se précisèrent et il remarqua que ces silhouettes qui lui paraissaient humaines jusque là n’étaient en fait que des cactus se déplaçant dans le sable avec un brancard. Ils se rapprochaient lentement et ne firent pas attention à lui quand ils le dépassèrent pour s’occuper de la dépouille.

“Peut-il encore être sauvé ?” demanda l’un d’eux à l’homme, qui ne pouvait répondre. Ils finirent par le charger sur leur brancard de fortune et s’éloignèrent. Il ne savait que penser de la situation pour le moins burlesque qui venait de se dérouler sous ses yeux. Là où se trouvaient les cactus ambulanciers quelques minutes auparavant, le vent se mit à souffler, emportant le sable dans son sillon. Puis une très forte lumière jaillit au loin. Il était mort. C’était terminé. Plus une miette de sanité ne subsistait dans son esprit. La lumière divine l’appelait et l’attirait irrépressiblement. Il se mit en marche vers ce nouveau but qui lui semblait si accessible. Si irrésistible. Un pas après l’autre, il retrouvait de sa vigueur et sentait son esprit lentement se détacher de son corps. Mais l’aigle réapparut dans son champ de vision, transportant entre ses serres le chapeau de son ami défunt. La détermination qu’il avait ressenti alors à le sauver reflua dans son corps et lui insuffla une motivation nouvelle. Soudain l’oiseau lâcha le chapeau qui vint s’écraser à quelques mètres de lui dans une énorme explosion qui lui souffla une fumée noire au visage. Le choc le plaqua au sol. Son crâne percuta le sable et une jambe le percuta de plein fouet avant qu’il ne perde connaissance.

Il rouvrit difficilement les yeux. Il retrouvait peu à peu la sensation de son corps brûlé. A ses côtés une jambe… la sienne, arrachée par le choc de la déflagration. L’homme s’appuya sur son coude endolori. Des hommes accouraient vers lui avec un brancard et un aigle volait dans le ciel. Mais ce n’était plus un aigle. Il eut à peine le temps de percevoir le bruit d’un moteur quand un dernier missile fut lâché.

Pour une première participation, j'ai trouvé ton texte très intéressant. Bravo à toi

Bonjour,

J'ai trouvé ton texte intéressant, même si je n'ai pas compris tout ce qu'il se passe à la première lecture. Ce qui semble être le but.

Bravo pour ton texte ! idée très originale, même si je pense que tu aurais aller plus loin là-dedans. Bon rythme, bonne narration, le texte se lit très bien. +


Il arpentait ces terres depuis des jours, ou peut-être des heures.  : la gradation aurait mieux marché dans l'autre sens


L’atmosphère était suffocante. : un peu redondant avec la chaleur dont tu parles avant



 le petit être piquant  : bizarre



La détermination qu’il avait ressenti alors à le sauver  : bizarre



Merci pour ta participation !