Ma punition

Je m’extirpe de la soirée et déambule sur quelques mètres,avec un mal de crâne pas possible qui me suit. J’enlève quelques miettes de pizza tombées sur mon jean. Il est probablement 2h. Ou 3h, je ne sais plus. Je vide d’une traite mon verre puis le balance dans ce qui semble être un bac à poissons. Derrière moi, les gens se déhanchent, boivent et profitent. La musique est assourdissante et je ne tiens plus debout. En temps normal, je suis plutôt sérieux comme gars. Enfin ça dépend de la fille que j’ai en face de moi.
Je ricane en replaçant ma casquette sur mon crâne. J’avance et mes pieds s’enterrent dans le sable. Du sable ? Je triture ma casquette, à la recherche de souvenirs. Mais aucun. Putain, je ne sais même pas se que je fais là.
Inconsciemment, je me suis aventuré dans cette grande plaine de sable.
- Mec, à quoi tu joues, c’est pas ici que te trouvera une fille pour la nuit…
Mes paroles se perdent vite dans le silence du désert. Je me retourne mais plus aucune maison à l’horizon. Les lumières, le bruit, plus rien. J’ai vraiment trop bu je crois. C’en est presque flippant, je suis sur d’être sorti d’une maison à l’instant. C’est impossible que je me sois autant éloigné.
Un sifflement parvient à mes oreilles. Ce n’est pas le sifflement du vent, mais plus celui d’une fille. Il est doux et ensorcelant.
- Eh, il y a quelqu’un ?
J'attends quelques secondes mais pas de réponse. L’atmosphère pèse sur le désert. Une silhouette noir apparaît au loin. Elle tremblote un peu à cause de la chaleur mais ne bouge pas. Je cours vers elle,avec les bras ballants de fatigue et une grosse envie de vomir mes tripes. Mais, putain, cette femme a l’air manifique. Moi qui était déçu de n’avoir trouvé personne !
Elle devient de plus en plus nette à mesure que je m’avance. Son dos me fait face et plus que quelques mètres nous séparent. Ma main engourdie s'agrippe à son épaule. Elle ne bouge pas et reste stoïque. Je la tourne vers moi, pressé.
A la vue de son visage, je me fige. Ses… ses yeux.
- Putain, t’es pas normal toi… Je n’aurais jamais dû boire autant.
Un pas après l’autre je recule. Les battements de mon cœur tambourinent dans mon crâne trempé de sueur. Mon regard frénétique se rend d’un de ses yeux à l’autre à tour de rôle. Non, justement.
Elle n’a pas d'œil.
Juste deux trous béants et sombres. Son sourire se devine aisément dans la pénombre.
- Je… je retourne à la fête. Tu me fais vraiment flipper.
Je ne suis plus aussi confiant que tout à l’heure mais je ne peux pas le montrer, mon ego prendrait un coup.
- Il n’y a pas de fête.
Sa voix glaciale me paralyse. Les grains de sable me démangent et mon corps s'alourdit. L’adrénaline possède mes jambes. Je me retourne et cours aussi vite que je le peux. Ma respiration bruyante comble mon cerveau. La maison de tout à l’heure est réapparue à présent. J’y entre en vitesse puis me précipite dans la première pièce à verrou que je trouve. Je ne sais même pas si elle m’a suivie. Je suis plus sobre que jamais en ce moment même.
Aucun bruit à part ce sifflement accablant. Je ferme les yeux quelques secondes. Ma respiration à diminué mais l’absence de personne dans la maison me perturbe. J’ouvre les yeux.
Quoi… Le désert me refait face mais le soleil est au-dessus de ma tête.
- Non, non, il faisait nuit…
Je me tire les cheveux de frustration. Le soleil ne tarde pas à me brûler la peau. Le sifflement à cessé. Je tourne la tête et je les vois. Ces trous profonds. Aucun cri ne sort de ma bouche. Je les reconnais maintenant, les visages de toutes ces filles d’une nuit sont regroupés dans ces cratères. C’est ma punition. Mon retour de bâton.

Salut !

Ton texte est vraiment pas mal, notamment au niveau de l'idée qui est bien trouvée ! Maintenant, c'est peut-être un avis personnel, mais je pense que ton texte (et plus largement ton écriture) gagnerait en puissance si tu faisais des phrases plus longues. Ici, tu as des phrases qui vont à l'essentiel, au plus simple, et même si ça peut parfois donner du rythme, ça peut aussi produire une lecture hachée et je trouve que c'est le cas ici. Par exemple, si tu remplaces

''Une silhouette noire apparaît au loin. Elle tremblote un peu à cause de la chaleur mais ne bouge pas.''

par

''Une silhouette noire, un peu tremblotante à cause de la chaleur mais ne bougeant pas, apparaît au loin.''

ça marche un peu mieux je trouve.

Mais te laisse pas décourager, y a du très bon dans ton texte et tu as encore une grosse marge de progression, ce qui est super bon signe !

Bravo pour ton texte ! L'idée est vraiment sympa et tu amènes bien les choses, on voit qu'il y a de l'imagination derrière. Juste, il y a des maladresses à revoir je pense pour qu'on accroche encore plus au texte :

Je trouve que l'arrivée dans le désert pourrait être améliorée, c'est un peu confus dit ainsi. Il cherche dans ses souvenirs, dit qu'il s'est aventuré dans le sable, mais on comprend pas depuis combien de temps, ni pourquoi il cherche dans sa mémoire alors que c'est évident qu'il n'a rien à faire là. Je suis assez confuse avec ce passage.

Ce n’est pas le sifflement du vent, mais plus celui d’une fille. : je ne pense pas qu'on puisse reconnaître une fille/un homme suivant son sifflement


L’atmosphère pèse sur le désert. : un peu vague "atmosphère" a été casé un peu rapidement



L’atmosphère pèse sur le désert. Une silhouette noir apparaît au loin.  : pas de transition, pas de rythme, pas bien amené



mon ego prendrait un coup. : pas crédible je trouve car même un type dans son genre penserait à autre chose qu'à son ego dans cette situation je trouve. En plus, après il s'enfuit.



Les grains de sable me démangent et mon corps s'alourdit. L’adrénaline possède mes jambes. Je me retourne et cours aussi vite que je le peux. Ma respiration bruyante comble mon cerveau. : Je trouve la description de la peur pas très bien réalisée.



Je me tire les cheveux de frustration. : bizarrement dit



Merci pour ta participation !