Un rencard et voilà

Christelle, je te le dis en tant que Première Ministre. Cet atelier c'était de la torture pour tes citoyens.


Téléphone en main, je vérifiais pour la centième fois le SMS. J’étais à la bonne adresse et avec de l’avance. C’était tout moi ça. Par peur d’être en retard je finissais toujours pas avoir dix minutes d’avance. J’utilisais la vitre d’une voiture pour ajuster ma tenue. J’avais tellement tiré sur le col de ma robe que le tissu en était froissé. Mais je ne savais pas comment calmer le tremblement de mes doigts. Mon cœur battait si fort qu’il en était assourdissant et ma gorge me brûlait tellement elle était sèche.

- Du calme, ce n’est qu’un rencard. Murmurais-je pour me rassurer.

Je me répétais cette phrase depuis des jours mais sans succès. Rien qu’en pensant à ce soir mon corps se mettait à trembler. Un vent frais se leva soudainement et me fit frissonner. Non mais quelle idée de mettre une robe au mois de septembre aussi. J’avais beau avoir mis des collants épais et une veste en cuir, le vent me chatouillait les jambes. Appuyée contre le mur, je regardais les voitures passer guettant celle d’Alex. Le nœud dans ma gorge se resserrait à chaque fois qu’une voiture ralentissait devant moi. Mon cerveau continuait tranquillement de s’imaginer les pires scénarios possibles.

- Nora ?
- Ah !

Dans mon sursaut, mon pied buta sur le sol et je perdis l’équilibre. Alors que je cherchais désespérément à quoi m’accrocher, une main attrapa mon bras. Il me fallu un instant pour reprendre mes esprits, mon cœur s’agitant pour une bonne raison cette fois. Je reportais finalement mon attention sur mon sauveur. Des cheveux bruns parfaitement coiffés, des yeux d’un bleu si intense qui sondaient mon âme et un sourire éclatant. Ma tête se vida de toute pensées alors que mon corps, lui, se réveillait. Je pouvais sentir la chaleur de sa main à travers le cuir de ma veste et ma peau frémir sous ses doigts. Mes neurones se reconnectèrent alors que je croisais le regard interrogateur d’Alex.

- Alex ! Hey ! Salut ! Euh… Ça va ?

Voilà. Même pas dix mots et j’étais déjà ridicule. Il se mit à rire et je senti immédiatement mes joues chauffer. Vexée, je retirais mon bras d’un mouvement sec. Il avait beau être mignon je n’aimais pas qu’on se moque de moi. Il le savait pourtant. On se connaissait depuis plusieurs années maintenant.

- Excuse-moi. Mais c’est plutôt à moi de te poser la question. Tu ne t’es pas fait mal ?

Sa voix était douce et sincère. Je ne savais jamais comment réagir avec lui. Trop d’émotions se bousculaient en moi à chaque fois. Et ce fichu cœur qui ne restait pas tranquille. T’es sensé me maintenir en vie toi et rien d’autre !

- Nora, je voulais pas te vexer. Je suis désolé. Reprit Alex plus tristement.

Il se massa nerveusement la nuque et n’osait plus me regarder.

- J’aurais pas dû rire. Mais trébucher sur ton propre pied… C’est tellement toi ! Je suis nul désolé. Si tu veux on recommence ? Je te salue correctement, on se fait la bise ou on se serre juste la main. On peut même ne rien faire du tout et simplement aller manger ! Ou rien de rien. Je peux te ramener et on oublie tout ?
- C’est une blague ?!

Mon éclat de voix attira l’attention des passants. Une dame me jeta un regard mauvais avant de prendre son chien dans les bras.
Ce fut au tour d’Alex ne plus savoir quoi dire. Je pris une profonde inspiration pour me calmer.

- J’ai fait l’effort de mettre une robe, de me coiffer et même de me maquiller. Juste pour toi. Je stresse depuis des jours en imaginant comment ce rencard peut tourner et tu veux annuler maintenant ? Oh non !

Sur ces mots je l’attrapais par la main et le tira vers l’entrée du bâtiment. Il n’y avait pas trop de monde et un serveur vint rapidement s’occuper de nous. Ce n’est qu’une fois assis qu’Alex reprit la parole.

- J’aime bien quand tu prends les devants comme ça. Dit-il, taquin.

Je sentis une fois de plus mes joues s’enflammer. Fichu chauffage toujours trop élevé.

- T’es belle quand tu rougis.

Cette simple phrase fit exploser mon cœur. J’attrapais la carte des cocktails et me dissimulais derrière.

- Abruti. Marmonnais-je.

Nous restâmes silencieux jusqu’à ce que le serveur revienne et prenne nos commandes. Je posais les mains sur la table et me redressais. Je tentais d’agir comme si j’étais à l’aise. Je pris enfin le temps de le regarder. Il avait échangé ses habituels t-shirts et jean contre une chemise et un pantalon noir.

- T’es plutôt pas mal ce soir. T’as fait un effort toi aussi.

Je n’allais quand même pas lui dire que je le trouvais canon. Sinon il allait me le répéter jusqu’à la fin des temps.

- Merci. T’es pas mal non plus.

Il prit ma main et la serra délicatement.

- Plus sérieusement Nora. Merci d’avoir accepté.

J’allais lui répondre mais il leva une main pour me faire taire.

- Laisse-moi finir. Sinon j’aurais plus le courage. On se connait depuis un moment maintenant. Notre amitié est vraiment importante pour moi mais depuis quelques temps ça ne me suffit plus. Je ne veux plus simplement être ton ami. J’ai besoin d’être à tes côtés tous les jours. Tu es belle, intelligente et à l’écoute. Je… Je ne veux pas gâcher ce qu’on a mais je dois quand même te le dire. Je t’aime Nora.

Fichu radiateur réglé sur 50°C.

Une "torture"... c'est une blague !? Tu t'en sors très bien ! Il est super ton texte. Il y a plein de touches d'humour et le date est super mignon <3

GG !

Merci ! <3 Pour moi c'était une torture de me lancer. Mais un défi est un défi ! Merci pour ton avis.

Récit qui fait très romance contemporaine, peut-être un peu trop de clichés repris, mais ça me semble pas mal du tout. C'est rythmé, frais, ça se lit bien.

Je sentis une fois de plus mes joues s’enflammer. : peut-être s'éloigner des choses un trop communes pour apporter un +

Je posais les mains sur la table et me redressais. Je tentais d’agir comme si j’étais à l’aise. Je pris enfin le temps de le regarder. : un peu trop de "je"

Merci pour ta participation !