Nos retrouvailles

Je regrette déjà ma venue. La fine couche de mascara sur mes cils me démange et mes cheveux crépus plaqués ne tiennent pas en place. J’ajuste ma robe moulante dans laquelle je ne suis pas à l’aise et pénètre dans le petit bar où on m'a donné rendez-vous.
Ma meilleure amie a bataillé pendant des jours pour que j’accepte de venir. Elle fait ça pour moi je le sais mais c’est lourd à la longue. Un rendez-vous arrangé ? Sérieusement ? Je n’ai jamais fait de chose aussi stupide de toute ma vie.
Un serveur m'accoste, un grand sourire au lèvre.
- Avez-vous commandé une table, madame ?
- Eh bien, j’ai rendez-vous avec un homme sur la terrasse.
- Votre nom et prénom ?
- Aria Nabatov.
Il feuillette rapidement son calepin et m'incite à le suivre. Nous arrivons, après quelques marches, sur une petite terrasse où un homme de dos est installé. A part lui, les tables autour sont vides. Le serveur pointe du doigt l’homme puis me salue avant de partir.
Je m’avance calmement jusqu’à cette table. Mon coeur est frénétique et mes mains moites. Les cheveux blond de l’homme refait surgir une vague de souvenirs dans tout mon corps. Il avait les mêmes cheveux que cet homme.
Il met fin à mon flux de pensées quand il se retourne vers moi. Ses yeux noir se posent sur moi, coupant mon souffle.
- Ru… Rudi ? je murmure dans un souffle presque inaudible.
Il fronce les sourcilles puis me sourit.
- Aria, c’est bien ça ?
Il ne me reconnais pas ? Où alors ce n'est pas lui. Pourtant, cette odeur, ses yeux, ses cheveux, je les reconnaîtrais entre mille. Il hante mes pensées, mes rêves.
- Soan, enchanté.
Il se lève et me tire la chaise devant lui. Je m’approche tremblante et m’assois. Ce n’est pas lui. Je retiens mes larmes face à ce retour à la réalité.
- Tu es en retard !
Je souris, gênée.
- Problème de transport, j’ajoute.
- Tu es venue en transport ?
- Oui, j’habite dans le nord de Paris, venir jusqu’ici n’a pas été simple.
Il rit doucement puis jette un coup d'œil à la carte. Je l’imite.
- Tu es ici de ton plein gré, demande-t-il, levant le nez de son menu.
- Je le fais pour mon amie, elle n’en peu plus de ne pas pouvoir faire de sortie à quatre. Et toi ?
- Je fais ces rendez-vous pour oublier une fille.
Ses yeux sont plantés dans les miens quand il prononce ses mots. Il me déshabille ouvertement du regard sans bouger ni ciller. Je détourne le sujet pour ne pas rougir.
- Tu es étudiant ?
- Oui, je suis à la Sorbonne depuis 2 ans.
Un serveur passe prendre nos commandes. Rudi s’avance et pose ses coudes face à moi, joignant ses mains.
- Et toi ? Tu es dans une université, une école ?
- Je tiens une boutique de fleurs sur Paris.
- C’est ce dont tu as toujours rêvé, Aria. N’est-ce pas.
Ma jambe tremble sous la table.
- Rudi ?
Ses lèvres s'étirent en un sourire triste.
- Pour être sincère, je ne m'attendais pas à te voir ici.
- Moi non plus. Pourquoi m’as tu mentis sur ton prénom ?
Mon crâne regorge de questions mais c’est la seule que j’arrive à sortir.
- J’ai changé de prénom peu après ton départ. Il m'étouffait.
L’allusion à notre rupture me pince le cœur. Je n’ai jamais voulu que ça se finisse incis.
- Même après cinq ans, tu n’as pas du tout changé, reprend-t-il.
- Toi si. Tu es plus grand et ton apparence est plus soignée.
- Aria… Je t’aime toujours, tu sais.
Une énorme boule se loge dans mon ventre.
- Rudi, beaucoup de choses ont changé depuis mon départ…
- Non, justement, rien n'a changé entre nous ! Remettons nous ensemble, je ferais de mon mieux cette fois, promis.
Ses mains trouvent le creux des miennes. Il les serrent très fort puis les embrassent tendrement. Comme avant. Des larmes perlent dans les coins de mes yeux.
- Aria, je t’aime. Je t’aime de tout mon corps, toute mon âme.
Nos plats posés sur le bord de la table sont sûrement froids mais nous ne nous en préoccupons pas.
- Rudi, je t’aime mais…
- C’est tout ce dont nous avons besoin, l’amour l’un de l'autre n’est-ce pas ? continua-t-il.
J'acquiesce, libérant mes mains de son emprise. Un sourire trône sur son visage enfantin.
- Comment se fait-il qu’on se retrouve ici ? demandais-je.
- Je t’ai cherché pendant des années après ta fuite. J’ai contacté ton amie puis j'ai réservé la terrasse entière.
- Vraiment ?
- Tu ne me quittera plus maintenant, promet le moi.
Sa main est posée sur ma cuisse à présent.
- Rudi, ta main me fait mal…
- Promets moi, Aria.
- Ta main enlève la. Tu me griffe.
Il resserre sa prise et un sourire se greffe sur son visage. Ce n’est pas son sourire habituel. Son sourire dégage de la folie et de l'euphorie. Il rigole à présent.
- Tu n'imagines même pas le temps que j’ai mis pour enfin te trouver, ma chérie. Et ta putain d’amie qui ne voulais pas te convaincre. Après quelques claques, elle a enfin accepté mais elle m’en à fait baver cette garce. Ce n’est pas comme si j’allais m’en prendre à toi, je t’aime tellement.
- Rudi, laisse moi partir s’il-te-plait, tu me fais peur…
Mes mots n'étaient qu’un murmure mais ma voix tremblait. Je ne le reconnais plus.
- Jamais ma chérie.

Finnnn
De leaneleschampigon

Bonjour/ bonsoir,

J'ai bien senti le malaise du personnage d'Aria pendant tout le texte, surtout à la fin. Soan/ Rudi est flippant.

Hello !
Super original d'en avoir fait un taré, même si j'ai trouvé bizarre qu'elle ne le reconnaisse pas au début. Mais le texte est rythmé, ça se lit bien et tu rends bien compte du caractère des personnages/de la tension qui s'installe.

commandé : réservé

Les cheveux blond de l’homme refait surgir une vague de souvenirs dans tout mon corps. Il avait les mêmes cheveux que cet homme. : Un peu maladroit cette partie

Son sourire dégage de la folie et de l'euphorie : pareil, c'est maladroitement dit.

Et aussi, je trouve que la partie où elle se rend compte de qui c'est/il lui avoue que c'est son ex et qu'il l'aime, est un peu rapide. IL y a beaucoup de choses qui sont abordées rapidement dans les dialogues, un peu trop pour accorder une bonne place à chacun je pense.

Merci pour ta participation !