L'interview de Perkins

Le bar est désert. Derrière le comptoir, le patron prépare déjà la serpillère. Je me demande toujours pourquoi j’ai accepté cette interview. Je commande un thé. La vieille horloge murale indique vingt-trois-heure trente deux. Madame Perkins est en retard. Le patron m’apporte le thé en question en marmonnant derrière sa moustache.
―  Le bar ferme dans une demi-heure, petit…
―  Je sais, merci.
Mes pieds martèlent le sol. Où est-elle ? Mes yeux sont rivés sur les aiguilles de l’horloge, chaque seconde m'oppresse. Le patron commence à passer la serpillère à l’autre bout de la salle. Je sens déjà une goutte de sueur glisser de ma tempe. Que va-t-elle me poser comme question ? Huit longues minutes plus tard, une femme élégante passe par l’entrebâillement de la porte. Je baisse la tête pendant qu’elle prend place à ma table.
―  Bonjour, Maria Perkins. Vous devez être… ?
―  Vous êtes en retard, dis-je précipitamment.
―  Hum. En effet, nous n’avons pas beaucoup de temps.
Dans un élan courageux, je lève mon regard sur elle. Ses yeux envoutants n’ont cessé de me fixer depuis qu’elle est entrée. Ma gorge se noue, je n'arrive plus à déglutir. Serait-ce de la peur ? Des myriades de sensations s’emparent de moi. Mon regard se perd au fond de ma tasse de thé vide.
― C’est ma première interview, dis-je en soupirant.
―  Êtes-vous nerveux ? Nous pouvons reporter à la semaine prochaine, si vous voulez, dit-elle d'un ton compatissant. Je suis navrée d’être arrivée en retard et je crains que le bar ne ferme avant qu'on puisse terminer.
―  C'est... C’est une bonne idée. Merci, sincèrement.
Je soupire, soulagé. Ce qui obstruait ma gorge a finit par tomber au fond de mes viscères. Nous restons une longue minute à nous regarder mutuellement. Mon coeur s'ouvre en corolle. Elle se lève en me souriant. À mon tour, je me lève en secouant discrètement la tête, comme si un rêve lointain m’avait emporté.

Je laisse de la monnaie sur le comptoir. Elle m’ouvre la porte et m’accompagne à l’extérieur où la pluie bat son plein. Je lui ouvre mon parapluie et l'accompagne à sa voiture.


(Vous devinez la suite, hihihi...  )

Si je comprends bien, ce n'est pas vraiment un date, c'est plutôt l'histoire d'un coup de foudre. Je pense que justement, on manque d'éléments pour deviner la suite. Il y a eu un coup de foudre d'un côté, mais de l'autre ? La situation aurait pu servir à poser un certain contexte. Cependant, pour écrire un premier date, il aurait fallu écrire la suite, non ?

J'aime bien mais effectivement ce n'est pas un rendez-vous. Elle arrive en retard et ils décident de reporter. Sinon j'aime bien. Mais je ne pourrais pas deviner la suite, il y a trop de possibilités. x)

Alors oui, la consigne je l'ai pas suivie ! ça m'a échappé... Je trouve tellement plus beau la romance quand l'amour est suggéré de cette façon, accidentellement. Sans drague, sans tension dans le dialogue. Par l'expérience que j'ai fait de l'amour, il se manifeste pas vraiment à travers un dialogue, mais tout autour.

Enfin bref... Voilààààà. Mieux faire, ce pour une prochaine fois Becs

Texte très court mais bien écrit ! Ta plume est fluide et agréable ! Par contre je ne suis pas sûre que ça respecte la consigne "premier rendez-vous amoureux". Je n'ai pas trop d'autres avis sur ton texte, il est un peu court donc je n'ai pas assez d'élément sur les personnages pour m'y attacher vraiment. Les éléments que je liste ci-dessous son plus du chipotage qu'autre chose ^^

"Que va-t-elle me poser comme question ?" > Je trouve que ça détonne avec le ton élégant que tu emploies. J'aurais respecté un registre plus soutenu dans cette phrase. Mais c'est pas gênant à la lecture;

"Huit longues minutes plus tard, une femme élégante passe par l’entrebâillement de la porte. Je baisse la tête pendant qu’elle prend place à ma table." Dommage que tu ne la décrive pas, j'aurais bien aimé avoir des détails, et surtout savoir ce qui la rend élégante.

Merci pour ton texte très agréable à lire ^^

Hello ! Intéressant comme texte, même si la consigne n'a pas été complètement respectée. La narration est efficace, le rythme est bon. Tu rends bien compte des émotions des personnages, mais tout cela reste quand même trop rapide. A peine arrivée, elle repart déjà. Du coup, quand tu dis on devine la suite, pas tellement vu que la tension "seksuelle" n'a pas eu le temps de se construire selon moi (il ose à peine la regarder).

Le bar est désert. Derrière le comptoir, le patron prépare déjà la serpillère. Je me demande toujours pourquoi j’ai accepté cette interview. Je commande un thé. La vieille horloge murale indique vingt-trois-heure trente deux. : je trouve que tu amènes pas mal d'éléments différents au début, ça manque un peu de construction pour moi. Mais sinon très bien.

Merci pour ta participation !