Le geai des chênes

Pour ce deuxième essai j'ai écrit sur l'image du marais. J'avais des idées pour cette image aussi et j'aurai trouvé dommage de ne pas essayer
Je me suis chronométré pour me remettre dans les conditions de l'atelier.
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C’était une froide nuit de novembre, les jours précédents avaient déversés un flot de pluie extraordinaire même pour cette région. Le marais était calme, à l’exception des pas affolés et du souffle court d’une enfant. La pauvre courrait pieds nus et n’avait qu’une fine veste sur les épaules. Elle avait onze ans. La boue éclaboussait ses jambes à chacun de ses pas. Régulièrement, elle regardait derrière elle d’un air inquiet alors que la lumière de trois lampes torches ne cessaient de la poursuivre. Elle ignorait où elle fuyait mais savait à qui elle tentait d’échapper.

Au milieu du marais elle aperçut une vielle maison délabrée. La lumière de la lune parvenait à peine aux yeux de l’enfant. On aurait pu se demander comment le toit ne s’était pas encore effondré. La vielle bâtisse sans portes ni fenêtres n’était en rien rassurante mais elle restait plus accueillante que l’endroit qu’elle fuyait et tout ce qui aurait pu lui arriver à l’intérieur était un sort infiniment préférable à celui qui l’attendait si les lumières parvenaient à la rattraper. L’enfant rampa péniblement sous les quelques planches pourries qui encombraient l’entrée. Les chambres de l’étage lui semblaient une solution convenable. L’escalier, ou ce qu’il en restait n’était qu’un assemblage de planches moisies à peine capables de soutenir son poids. Elle parvint malgré tout à se hisser à l’étage. L’enfant alla se blottir dans un coin de la chambre parentale, se faisant la plus petite possible.

Alors qu’elle commençait à relâcher son attention, un oiseau entra dans la pièce, il tournoya plusieurs fois. La fillette le regardait attentivement alors qu’il se posa sur le rebord de la fenêtre. L’enfant s’approcha de lui. C’était un geai des chênes, ils ne s’aventurent pas dans les marais habituellement. Peut-être était-il perdu. Alors qu’elle tenta de le caresser il prit son envol et disparu entre les arbres. Au sol, à quelques mètres de la maison, les lumières se rapprochaient de l’entrée.

L’enfant se lava et descendit précipitamment. A l’entrée, on donnait de grands coups pour tenter de dégager les débris. Elle courut vers le salon, la fenêtre était encore intacte. Elle se saisi d’une lampe et la lança au travers de la vitre et parvint à se faufiler à l’exterieur.
Les pieds ensanglantés, elle reprit sa course malgré la douleur et le froid. Les lumières gagnaient du terrain mais l’enfant était tenace.

Loin entre les arbres, elle aperçut des lumières rouges et bleues tournoyantes. Elle s’y précipita. Ne voulant perdre de vue cette vision, elle ne regardait plus où elle marchait. La douleur n’existait plus, seulement l’espoir.