Le coureur de la nuit (traduction sans crédit)

Les mains dans les poches, il avançait d’un pas décidé dans les rues lugubres et humides de New-New York. Il avait plu toute la journée, et la chaleur remontait maintenant de l’asphalte, encouragée par la fraîcheur nocturne de cette ville où il ne faisait jamais vraiment nuit. Des bâtiments de plus en plus hauts et lumineux se succédaient à perte de vue: magasins, restaurants, entreprises… La seule différence avec le jour résidait en une population plus discrète et moins nombreuse à l’extérieur. Une population de l’ombre, une population dont il faisait partie.
  Evil Otter, tel était son nom de code. Ne dévoiler sa véritable identité sous aucun prétexte était la première règle d’un shadowrunner digne de ce nom. La deuxième était de ne jamais être vu sur les lieux des malversations. Il allait très vite savoir si celle-ci pouvait encore être respectée.
  Une voiture passa à côté de lui, éclairant de ses phares aveuglants sa longue veste sombre, surmontée d’une capuche qui lui mangeait les deux tiers du visage. Seuls son nez et sa bouche dépassaient, et la balafre qu’il portait à la joue brillait d’une teinte légèrement irisée. Lorsqu’il fut à nouveau englouti par les ombres, il porta la main à son oreille et activa le minuscule émetteur couleur chair qui y était inséré. Une sonnerie retentit à l’intérieur de son crâne, avant que l’on décroche.
- Je suis bientôt sur les lieux, se contenta de dire Evil Otter, d’une voix monocorde.
- Excellent, répondit son interlocuteur. Souviens-toi: l’échec n’est pas une option. Si tu réussis, tu seras un homme riche.
La botte d’Evil Otter s’écrasa lourdement dans une flaque d’eau, dont les clapotis brisèrent le silence ambiant.
- J’en ai rien à foutre de ça, rétorqua-t-il, la voix un peu plus dure. C’est l’autre partie du marché qui m’intéresse.
- Je sais, soupira l’homme au bout du fil. J’ai dû faire jouer pas mal de mes relations, mais une promesse est une promesse. Si tu réussis, tu auras un entretien en tête-à-tête avec Monsieur.
- C’est tout ce que je voulais entendre.
 Le shadowrunner raccrocha, ne laissant même pas l’occasion à son client de répondre. Son pas se pressa, la semelle de ses bottes claquant d’un son régulier sur le bitume. Il descendit encore un peu plus sa capuche sur son visage. Il n’y avait pas un chat, ou presque, ces derniers trop occupés à éventrer des poubelles en quête de nourriture pour prêter attention à l’homme qui passait tout près d’eux. Leurs yeux globuleux se démarquaient de manière malaisante au milieu des tas d’ordures pestilentielles.
   Au fur et à mesure qu’il marchait, les enseignes criardes se faisaient de plus en plus rares, sans jamais disparaître complètement. On prenait désormais conscience de la noirceur sans étoiles du ciel, dans cette partie reniée de New-New York. Les bâtiments semblaient ici dater d’un autre âge, construits dans des matériaux qu’on utilisait plus au XXIVème siècle. Le contraste avec le centre-ville était saisissant. Mais Evil Otter se sentait bien plus à son aise ici, se camouflant entre les murs délabrés.
  L’enseigne néon de la station-service clignotait et grésillait par intermittences. L’alternance de l’orange fluo et du noir absolu aurait achevé plus d’un épileptique. Evil Otter se demandait comment elle pouvait encore fonctionner après tant d’années dans cet état délabré. Mais cela n’avait aucune importance. Il s’agissait là d’un repère visuel très important, qui lui indiquait qu’il était à quelques mètres seulement de son lieu de rendez-vous.
   Non loin de là, un groupe de motards parlaient et riaient fort, et le volume de leur voix semblait décuplé au milieu de ce silence assourdissant. Il n’y avait aucun doute: la cible d’Evil Otter se trouvait parmi eux.
   Le shadowrunner se rapprocha d’eux et retira sa capuche, s’efforçant de prendre un air avenant. Mentir était sa spécialité et ses adversaires ne semblaient pas très futés. Ce serait facile.
   Des paires d’yeux se levèrent dans sa direction, méfiant. Il leur adressa un signe de main, sans cesser de s’avancer. Il devait paraître confiant, c’était primordial. Seul l’un d’entre eux n’avait pas daigné le regarder. Il astiquait sa moto, une grosse cylindrée d’un rouge rutilant, si lustrée qu’on s’y reflétait parfaitement. Evil Otter siffla, impressionné. Ce ne fut qu’à ce moment que le type pivota sa tête vers lui. Des yeux petits et noirs, enfoncés dans les orbites, le scrutaient.
- Beau bébé, le complimenta-t-il d’un ton qui n’avait plus rien de monocorde. Une bécane pareille, ça doit bien valoir dans les 300 000 crédits.
  Le type laissa tomber son air renfrogné et lui sourit, laissant apparaître davantage de longues canines sur la partie inférieure de sa bouche. Evil Otter espérait qu’il n’aurait pas à se battre. S’il se débrouillait plutôt bien, il savait qu’il ne faisait pas le poids face à un orc.
- T’as l’air de t’y connaître un peu, on dirait. Si t’aimes les belles bécanes, on devrait s’entendre. Mais j’ai un problème, ajouta-t-il en se redressant. J’ai aucune idée de qui t’es et ce que tu me veux.
- David, David Wasselhoff. Pour ce que je veux… Tu dois bien le savoir, suggéra-t-il en sortant une carte éclairée et transparente de sa poche.
- Hum, tu es sûr que c’est ce que tu veux vraiment ? Moi je crois que tu cherches tout autre chose. Au fait, tu peux m’appeler… Monsieur.

Les orcs ! Un New-York encore pire que le vrai ! Et une loutre diabolique hahaha !

Sans oublier David Wasselhoff !

Tous ces noms à traduire comme un pied !

Evil Otter et David Wasselhoff, mais OMG comme j'ai ri J'adore toujours autant tes ateliers x) Tu as le don de me faire plonger dans tes univers dès les premières phrases. Tout s'enchaîne à la perfection. Encore un atelier qui s'inspire d'un jeu que je ne connais pas par contre, il faut vraiment que j'aille voir à quoi il ressemble ^^ Je remarque qu'on est beaucoup à faire patauger nos personnages dans les flaques d'eau sur l'image (en tout cas pour ceux qui ont choisi la ville) c'est marrant En tout cas, c'est toujours un plaisir de retrouver ta si belle plume, vivement les prochains ateliers et tes romans

Ooooh, merci énormément Sayuri ! Ca me fait trop plaisir de lire ce genre de commentaire <3 Et tu sais que c'est réciproque
Evil Otter c'était vraiment le nom de mon personnage durant mes parties de Shadowrun xD Bon, rien à voir avec ce type après, c'était une elfe asociale, une mage hyper balèze doublée d'une crack en informatique, elle était pétée xD Dommage qu'on fasse plus de parties :'( Sinon Shadowrun c'est HYPER cool, mais on avait un super MJ aussi ^^
Et David Wasselhoff, le manque de temps et le fait que je trouvais ça très drôle ont aidé xD

Coucou ! J'ai adoré ! C'est bien écris, on est tout de suite plongé dans l'histoire, ça s'enchaine bien, bravo
Quand j'ai lu New New York, ça m'a fait penser à Futurama

Merci beaucoup pour ton gentil commentaire Azulys ! Je savais pas pour la réf Futurama haha, mais j'imagine bien que ça existait déjà ^^ Juste que dans les mondes futuristes, c'est souvent "new" ou "neo" quelque chose, et là je trouvais ça drôle xD

Yo !
Vraiment bravo, c'est très bien. Plaisant à lire, bien écrit, bon style, bon rythme, en plus tu as mis de l'humour (et des orcs !) donc super.

démarquaient de manière malaisante : débat sur le tchat de si c'est bien ou non de l'utiliser, à toi de voir

Merci pour ta participation !