La fuite de Baptiste

Premier défi pour moi (et donc premier texte de ma part soumis ici). Je suis resté dans ma zone de confort, je l'avoue, en écrivant une scène d'action reliée à l'un de mes projets en plus. Pas sûr d'avoir bien caractérisé ce cher Baptiste, mais on verra bien ! Bonne lecture à vous!

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La fuite de Baptiste

Perdu dans les ruelles de la ville, le jeune Baptiste fuyait, tentant de gagner au plus vite un endroit sûr. Exténué, il râlait, peinait à souffler, suffoquait, hurlait de la douleur provenant de ses membres tétanisés. Il paniquait, incapable de s'orienter et voyant la menace qui rôdait partout où il allait. Sur ses lèvres, du sang de l'évêque coulait encore en un mince filet. De temps à autre, une goutte venait mourir sur l'asphalte détrempé, marquant la trace de son passage.

Il n'avait pas revu Fumiko depuis plusieurs minutes. Parfois, il voyait une ombre passer au coin d'une rue et se disait que cela devait être elle. Alors, il l'appelait, criait son nom avant de se souvenir que pour des assassins en fuite, le silence était d'or. Ne pas savoir où elle se trouvait et si elle allait bien l'effrayait encore un peu plus. Et si ils l'avaient attrapée? Et qu'elle l'avait dénoncé?
- Non... Fumiko ne ferait jamais cela. Elle ne me balancerait pas, se dit-il sans parvenir à calmer sa peur.

Jamais l'abbaye ne lui avait parue aussi lointaine. À chaque pas qu'il faisait en sa direction, il lui semblait qu'elle s'éloignait un peu plus. Pourtant, il apercevait sa silhouette sombre se découper sur les lumières de la nuit, il la voyait et ne la quittait pas des yeux. Mais son refuge paraissait se dérober à lui, et les allées étroites et sinueuses qui montaient vers la colline de Callame n'étaient pas là pour l'aider.

Un véhicule de police passa, toutes sirènes hurlantes. Persuadé qu'il le traquait, Baptiste se jeta à terre dans un passage obscur entre deux immeubles délabrés, s'esquintant le coude et le menton dans sa chute. Mais ce n'était pas encore pour lui.

Apeuré par cet événement, Baptiste décida de ne plus passer que par ces ruelles allant de cour en cour comme la ville en comptait des dizaines. Il ne voulait plus s'exposer, plus prendre de risques et tant pis si cela le ralentissait. Ce n'était pas comme s'il avançait rapidement jusqu'alors. Il avait compris qu'il n'atteindrait pas l'abbaye de sitôt. Que c'était vain de s'arracher, de se faire violence au plus profond de son être pour atteindre sa destination. Il n'en était plus capable.

De plus en plus rongé par l'épuisement, il dut s'arrêter contre le mur d'une vieille maison s'insérant curieusement au sein de ce qui devait être le cloître d'un vieux couvent oublié de tous. C'était une petite habitation à colombages et au toit de chaume d'où émanaient les senteurs douces d'un repas chaud. Jetant un oeil par la fenêtre, Baptiste vit qu'à l'intérieur, une femme âgée semblait s'être assoupie au beau milieu de son repas, un livre ancien à la main.
- Peut-être est-ce une fée, pensa-t-il en se disant qu'il pourrait trouver refuge chez elle. Il était prêt à frapper à la porte, mais il se ravisa au dernier moment, craignant qu'elle ne se pose des questions et qu'elle finisse par le livrer. Il savait qu'il n'était pas raisonnable pour lui de faire confiance à une parfaite inconnue dans une situation pareille, pourtant il ne rêvait que du lit douillet qu'elle pourrait certainement lui offrir.

Méfiant, Baptiste regarda autour de lui, afin de s'assurer que personne ne l'épiait. C'est alors que ses yeux s'arrêtèrent sur une marque qu'il ne connaissait que trop bien, peinte en rouge tel du sang. Il se rendit compte que celles-ci étaient omniprésentes dans les allées du vieux cloître et qu'elles étaient surmontées d'une inscription : "Gardiens de la Croix".

Sans réfléchir, simplement mû par son instinct de survie, il bondit hors de cette cour et descendit aussi vite qu'il le pouvait la première rue qu'il trouva. Il ne fit même pas attention à la direction qu'il suivait car tout ce qui comptait pour lui était de s'éloigner de cet endroit et de ne plus jamais y retourner.

Au bout de sa course folle, il finit par se retrouver aux portes du quartier du Réservoir, loin, très loin des terres des vampires. Les vieux immeubles décrépis avaient laissé place aux pavillons individuels, tous rigoureusement identiques. Il avait beau ne pas être là où il souhaitait être à l'origine, cela lui importait peu en fin de compte. Les Gardiens de la Croix ne s'aventuraient jamais ici, ne semant la terreur que dans le vieux centre. Ici, il savait qu'il pouvait bénéficier d'une relative sécurité, dont il se contentait au vu de sa situation.

Au pied du barrage se trouvait l'entrée d'une vaste caverne, inconnue de la plupart des habitants de Noven. Mais Baptiste était au courant de son existence et savait qu'il pouvait y trouver refuge. Ceux qui vivaient-là lui ouvriraient leurs portes, il en était persuadé. Il s’en approcha, mais son instinct l’alerta d’un problème. Il le ressentit avant de le voir et de l’entendre. Trois secondes après, il perçut le bruit lointain des sirènes et les lumières aveuglantes des gyrophares.
- J’ai trente… non vingt secondes pour me barrer, pensa-t-il à haute voix.

Il se jeta dans le fossé, priant pour que sa chute ne soit pas trop lourde. Il atterrit trois mètres en contrebas, en se retenant de crier de douleur. Les policiers se rapprochaient de sa position et bientôt, le hurlement des sirènes lui devint insupportable. Il ne devait pas bouger, mais il ne pouvait pas, ne voulait pas. Il fallait qu’il sorte de là. Alors il bondit hors de sa cachette, se retrouvant sur le chemin. Face à lui, cinq voitures de police lui fonçaient dessus.
- Qu’est-ce que tu fous, Baptiste? Tu vas te faire buter là ! T’es vraiment le roi des cons…
Mais Baptiste n’avait plus le temps de penser. Il se rua sur la première voiture, grimpa sur le toit, arracha le gyrophares à la force de ses mains puis s’envola avant de recommencer pour chacune des quatre autres voitures. Et il retourna dans le fossé.

Il ne s’en était pas pris aux policiers, il s’en fichait d’eux. Son ennemi était le bruit. Pourtant, il aimait le chant des sirènes, mais celles qui peuplaient encore les eaux du Vieux Port. Seules celles-là le calmait avec leurs mélodies harmonieuses et mélancoliques, parvenant à lui faire oublier, l’espace d’un instant, sa soif de sang et sa rage de justice. Pas celles dissonantes et assourdissantes de la police.

Les policiers s’arrêtèrent et fouillèrent les environs, à la recherche de l’ombre qui les avait attaqués. Mais elle était trop rapide pour eux. Ils n’avaient pas pu voir d’où elle venait ni où elle s’en était allée. Alors il durent abandonner et retourner au commissariat, dans le silence de la nuit.

Baptiste ne parvenait plus à respirer. Il n’arrivait plus à réfléchir non plus. Il était désormais incapable de faire quoi que ce soit. Son corps venait de le lâcher et plus aucun de ses membres ne répondaient. Le danger écarté, l’instinct de survie s’était estompé. Jamais il n’avait été autant à bout de forces et les quelques gouttes du sang de l’évêque qui se trouvaient encore sur ses crocs ne lui seraient d’aucune aide. Il allait devoir dormir ici, dans ce trou misérable à quelques mètres de la caverne.

Hello, bravo pour ton texte.
J'ai bien reconnu le vampire, mais je ne sais pas trop pour le trait de caractère. Il y a beaucoup de contexte qui m'échappe et certaines des actions du personnage me laissent perplexe: pourquoi ne pas simplement se cacher s'il en est capable? Pourquoi avoir aussi peur de la police s'il peut s'échapper aussi facilement?
En tout cas, on sent qu'il y a un univers fourni derrière et c'est appréciable.
Au niveau de la forme, c'est fluide et ça se lit facilement.

Bravo pour ta participation

Merci pour le retour!

Je suis assez d'accord pour le fait que le trait de caractère est dur à discerner. En même temps, j'ai décidé de partir sur un trait assez simple et plutôt générique, là où d'autres ont vraiment choisi une caractéristique très forte.

Ce qui définit Baptiste pour moi, c'est son impulsivité qui l'amène à commettre un meurtre, mais aussi à prendre des décisions pas forcément très réfléchies (et pas aidées par son épuisement dû à sa fuite). Maintenant, je me suis probablement un peu laisser emporter par l'action au détriment de la consigne de base

Hello,
Oui, peut-être. Mais pour le coup, cette impulsivité aurait pu être plus exploitée, même dans cette scène. Je me suis dit que certaines réactions étaient impulsives, mais comme le personnage se trouvait dans une situation compliquée, à devoir prendre des décisions rapides, ce n'est pas quelque chose sur laquelle on s'attarde. Peut-être qu'une autre scène aurait mieux mis en valeur ce trait de caractère?
Après, caractériser efficacement un personnage, ce n'est pas toujours un exercice facile.

Hello ! Bravo pour ton texte ! Il se lit très bien, la scène d'action est chouette, mais au niveau de la caractérisation ça ne marche pas trop selon moi puisque je suis incapable de dire quel est le trait de caractère que tu as choisi pour ce personnage.

Perdu dans les ruelles de la ville, le jeune Baptiste fuyait, tentant de gagner au plus vite un endroit sûr. Exténué, il râlait, peinait à souffler, suffoquait, hurlait de la douleur provenant de ses membres tétanisés. Il paniquait, : bcp trop d'actions dans ce début de texte, tout se mélange un peu.

Merci pour ta participation !

Twitch a planté au moment où tu commençais à lire, le seum

Assez d'accord sur la caractérisation, j'ai vite senti que c'était effectivement trop peu développé. Pour le début, mon idée était de faire ressentir l'urgence de la situation avec toutes ces phrases assez répétitives, mais je comprends que ça puisse rebuter. Je vais réfléchir à une meilleure manière de faire ça. Pour les débuts de phrases assez similaires, j'avoue que je n'y ai jamais fais attention mais effectivement, on dirait que j'ai peut être un tic d'écriture là dessus.

Merci beaucoup pour le retour en tout cas, et content que la scène t'aies plu malgré les défauts!