L'attaque des plantes-cyborg

Ma première participation à un atelier avec vous sur twitch et la communauté des miettes Va d'ailleurs falloir que j'aille me présenter, je fais tout à l'envers :p


Les longues tiges métalliques de ces gigantesques plantes-cyborg ne cessaient de bombarder les combattants de leurs projectiles duveteux ressemblant à des fleurs d’albizia. On aurait dit d’énormes pompons roses aux milliers de filaments d’une extrême finesse. Cela aurait pu être un magnifique spectacle si l’on n’avait su les ravages que ces adorables pompons infligeaient à leurs victimes lorsqu’elles les atteignaient, et que ces derniers n’étaient dotés du bon matériel de protection.  
Malheureusement, l’armée des sauveteurs ignoraient les sabotages que des traitres en son sein avaient récemment opérés sur les masques de protections censés filtrer les germes de ce virus dévastateur.
Alors qu’une nouvelle salve bombardait les airs avant d’atteindre son but au sol, deux combattants n’eurent que le temps de plonger sous un rocher qui dépassait. Cette muraille salvatrice leur servit quelques secondes d’abri de fortune. Juste le temps de reprendre leur souffle, qu’ils entendirent comme un bruit de tonnerre lorsqu’une tige métallique s’abattit lourdement sur le rocher. Des centaines de morceaux éclatés en tous sens éjectèrent les deux comparses qui roulèrent au sol. Lorsque l’un des deux ne se releva pas, son compagnon se précipita et ne put que constater avec horreur qu’un morceau de rocher traversait partiellement sa poitrine.
‘’Kérys, Kérys, hurla le bien portant, réponds-moi. Kérys, est-ce que tu m’entends ?’’
Craignant premièrement que son binôme ne soit mort, il poussa un soupir de soulagement en l’entendant gémir. Puis, le corps de Kérys se mit à vibrer doucement, comme s’il essayait de bouger. Mais seuls ses paupières eurent la force d’aller plus loin en laissant découvrir ses iris indigo.
Ils étaient à découvert et une nouvelle salve de projectiles roses et duveteux commençait à leur pleuvoir dessus comme une magnifique pluie mortelle. Oryan, l’ami de Kérys n’eut que le temps de le traîner au sol aussi loin et vite qu’il le put pour échapper à ce qui leur explosait de part en part. Des volutes de fumées roses, qui n’en étaient pas en réalité, s’élevaient de terre dans tous les coins. Les projectiles, une fois leurs objectifs atteints, libéraient des milliards de germes qui lorsqu’ils s’échappaient, se répandaient avec l’aspect d’une brume invasive ou d’une fumée déguisée.
Malheureusement pour eux, le vent se joignit à ce combat inégal et choisit le camp adverse. Et malgré les rayons laser des autres guerriers qui fusaient dans tous les sens afin de sectionner les tiges de ces plantes diaboliques, on observait de plus en plus de combattants à terre, de boules roses dans le ciel et des fumées de la même couleur se répandre.
Aidée par le vent, la fumée les rattrapait inexorablement.
Heureusement que leurs masques demeuraient bien fixés malgré les multiples sauts, chutes et chocs endurés.
Oryan traîna son ami plus loin encore, mais les forces commençaient à lui manquer. Une nouvelle boule massive de filaments roses explosa directement sur eux, les recouvrant d’une sorte de poudre presque opaque de la même teinte. Oryan dont la vue souffrait de cette barrière de germes tueurs microscopiques, cherchait à tâtons son coéquipier. Sa main ayant atteint la sienne, il la saisit et la serra pour s’assurait que Kérys faisait toujours partie du monde des vivants.
A quatre pattes, il se rapprocha pour tenter de communiquer avec lui, et s’aperçut que même dans sa faiblesse extrême, son ami essayait de lui parler. Mais les sons filtrés par le masque l’empêchaient de l’entendre clairement. Il approcha son oreille jusqu’à n’être qu’à quelques millimètres du visage de Kérys. Il put ainsi percevoir des sons qui bientôt formèrent la phrase suivante :
‘’Ce corps est défectueux, il va falloir que j’en change.
-Non, reste avec moi, dit-il en se rapprochant de l’oreille de Kérys, on va trouver le moyen de te régler ça. Tu n’es pas le premier à avoir le corps traversé par une arme, d’autres ont survécu avant toi.’’
Mais Kérys resta sur sa position en rajoutant :
‘’Il n’y a pas que ça…
-Quoi ? hésita Oryan qui craignait de comprendre’’
La respiration déjà entravée par la perforation du buste de Kérys s’accéléra de plus en plus, avec des soubresauts hors de son contrôle. Ses poings se serraient et Oryan pouvait parfaitement l’observer grimacer sous son masque. Était-ce la douleur, le manque d’oxygène, la panique… un peu de tout cela à la fois ?... Son torse semblait s’agiter étrangement tandis qu’il ne cessait de tourner la tête de gauche à droite comme s’il cherchait, peut-être, sa respiration. Il sembla essayer de se redresser sans y parvenir.
‘’Kérys ! s’écria Oryan en soulevant le buste de son ami pour l’installer dans une position demi assise, est-ce que tu te sens mieux ainsi ?
-Ouais, murmura kérys entre deux toussotements qui le faisaient grimacer de douleur, tu vas devoir te rappeler que ce n’est plus moins pour en finir.
-Ne dis pas ça !
-Tu n’as plus le choix, je ne tiendrai plus très longtemps… il faut que je change de corps…
-Non ! Mais comment te reconnaîtrai-je ? Reste, on va trouver un remède.
-Il… est… trop… tard. N’hésite-pas ! Souviens… toi… que… ce… n’est... plus… moi…’’
Kérys eut à peine achevé sa phrase qu’une irruption de sang gicla en abondance sous son masque. Ses yeux s’exorbitèrent tandis que se teint de bleu la sclère de chaque œil. Ses lèvres s’agrandirent tellement qu’Oryan put les voir dépasser de la partie camouflée du masque. On aurait dit un poisson hors de l’eau cherchant le salut jusqu’à la mort.

Pas eu le temps de finir... :p

J'ai écrit la suite pour ceux et celles que cela pourrait éventuellement intéresser  

Oryan restait là sans bouger, à genoux, les bras ballants, les lèvres tremblantes, le regard fixé sur son ami qui venait de déserter ce corps par obligation physiologique.
Un corps humain demeurait tellement fragile, que cela soit sur terre ou ailleurs.
C’est alors qu’un flot de tentacules aussi fins que des cheveux jaillirent de la blessure de son torse pour se précipiter sur le survivant. Ce dernier eut un mouvement de recul et bascula en arrière. Encore à terre, il sortit une de ses armes tranchantes et se redressa tout en faisant des moulinets, dissipant ainsi l’attaque étrange.
Le cadavre se redressa en une fraction de seconde pour se jeter sur Oryan qui hurla de désespoir en repoussant le corps de son ami défunt.
‘’Nooon ! Ne m’oblige pas, cria-t-il des larmes plein les joues.’’
Mais il était trop tard, les germes avaient colonisé leur hôte à une vitesse impressionnante. Le corps tout entier de Kérys devenu une arme, ne pouvait demeurer. Oryan le savait.
La créature tituba dans la direction du pauvre désœuvré englué dans son chagrin qui ne cessait de reculer, refusant de brandir son arme à explosion totale. L’image de Kérys continuait à progresser vers sa proie les bras tendus comme pour le saisir et le déchiqueter s’il était possible. D’autres ‘’cheveux’’ s’exfiltraient encore de sa poitrine ensanglantée et semblaient également tendre leurs innombrables bras en direction du pauvre Oryan dévasté. Alors qu’il semblait enfin se ressaisir un tant soit peu en cherchant de sa main droite l’arme salvatrice, une horde de ‘’cheveux’’ mutants s’évadèrent de la bouche du corps colonisé de Kérys, faisant éclater son masque rigide en tous sens. Sous cette vision d’horreur, Oryan n’hésita plus et tira sur cette version de Kérys qui explosa comme une pastèque trop mûre que l’on aurait projeté au sol.
La vision des restes de son ami répandus là tout autour de lui en d’innombrables lambeaux de chairs sanguinolentes parsemées de fins tentacules de ce rose qu’il ne supportait plus, le laissa pétrifié. Il ne put cependant pas se laisser aller au désespoir plus de quelques secondes car déjà d’autres pluies de boules roses planaient au-dessus de sa tête.
Tel un enragé, il fonça soudain à toute allure sur l’une des plantes-cyborg l’environnant en hurlant et faisant hurler son laser bombardier.