L'attaque du village

Mathieu releva lentement la tête. Le coup qu’il avait reçu l’avait bien sonné. Autour de lui, la chaumière était dévastée. La table jetée dans le coin, les assiettes réduites en miette et la marmite renversée sur le sol. Même la porte était défoncée, suite à un coup donné par les brigands. Devant celle-ci, se trouvait une masse sombre que Mathieu eu du mal à identifier.

« Maman ! crièrent deux voix.

Mathieu tourna la tête pour voir accourir son frère et sa sœur. Just avant que les truands ne rentrent, il avait réussi à cacher les deux plus jeunes dans la grande armoire. Pendant ce temps-là, sa mère leur faisait face. C’était elle qui avait le plus résistée, prit le plus de coup. Il avait bien tenté de l’aider, mais le coup qu’il reçut l’avait assommé. S’il avait été plus fort, il aurait supporté le coup. S’il avait été plus vif, il l’aurait évité. Mais non. Sa mère avait tout pris, comme elle l’avait toujours fait, et elle gisait là désormais.

Il se traina vers elle. Son frère et sa sœur était agenouillés sanglotant doucement, n’osant pas la toucher. Du sang coulait de la plaie béante qu’elle avait au ventre. Pourtant elle respirait encore. Un miracle pensa Mathieu, peut-être qu’il était encore possible de la soigner, il suffisait de courir chercher le guérisseur et…

Sa mère ouvrit lentement les yeux. La tâche semblait si compliqué que Mathieu cru qu’elle allait échouer. Et puis il vit son regard. Elle essayait au mieux de prendre une expression sereine, semblant dire que tout irait bien, mais il voyait aussi qu’elle était résigné. Comment avait-il pu penser qu’il était possible de la soigner ? Sa plaie était trop importante et le guérisseur n’était peut-être même plus en vie, lui aussi.

Il était là, face à elle et ne pouvait rien faire. Encore une fois. Il n’avait rien pu faire pendant l’attaque et maintenant il ne pouvait que la regarder se vider de son sang. A coté de lui, son frère et sa sœur tentaient de contenir leurs larmes. Cela frappa Mathieu. Ils essayaient de faire autant que possible bonne figure. Parce que leur mère, le pilier de leur maison, gisaient à terre.

Elle ouvrit lentement la bouche et murmura : « je suis contente … que vous soyez en vie ».
Et elle regarda Mathieu droit dans les yeux. Son regard avait changé. Ce n’était plus son regard plein de douceur, mais une expression déterminée. Puis, ses yeux se figèrent et son souffle se tus.

Ses frère et sœur ne purent se contenir davantage et se mirent à hurler. Mathieu, lui la regarda en silence. Il laissa échapper une larme avant de fermer les yeux pour contenir le reste. Elles attendront. D’une main douce, il ferma les yeux de sa mère puis il attrapa fermement les épaules de ses cadets. Il dut les secouer un peu mais il fini par avoir leur attention.

Certes, il avait été inutile lors de l’attaque. Certes, il n’avait pas pu sauver leur mère. Mais ça ne lui a pas empêché de lui confier la suite. Peut importe ce qu’il s’est passé avant, à présent c’est à lui de s’occupe de la famille. Les brigands pourraient revenir. Ils ne peuvent pas rester ici. Mathieu n’a aucune idée de ce qui l’attend. Mais il fera de son mieux pour exercer les dernières volontés de sa mère, protéger leur fratrie.