Un couteau entre les fesses !

Je précise que c'est gore, ça parle de marre de sang et de couteaux dans les fesses  
Bonne lecture !

A son réveil, Mike est surpris par le bruit des détonations d’obus par dizaines sur le village près duquel le camp s’est installé. Ça y’est, il le sait, il l’avait prédit ; c’est la guerre. Après tout, à quoi d’autre pouvait-on s’attendre quand l’Armée décide de lancer une excursion pour « découvrir les 4 autres faces du monde » ?
Après avoir été extirpé de son lit par les hurlements du général, il sort donc de son abri rudimentaire et attrape au vol l’arme qu’on lui jette avant de rejoindre son régiment. A l’horizon, des lignées de chars d’assaut percent le front en fonçant sur les civils à une vitesse déroutante. Le massacre est lancé. A quatre cent mètres du cœur de la bataille, le soldat Jones pouvait déjà apercevoir les dizaines de vies ôtées chaque seconde par ces sagouins de conducteurs de tanks. Facile de s’en prendre à un peuple sans défense quand on est équipé d’une telle quantité d’engins de mort.
Mike, en contemplation désolée face à cette barbarie, est poussé dans le dos par ses camarades. Il va devoir le faire. Il est contraint de monter dans un de ces putain de chars et contribuer à la grande boucherie. Je n’ai pas signé pour ça bordel. Je suis un alcoolo, un chômeur, mais pas un assassin. Ce n’étaient que ses pensées. La hiérarchie ne permet pas de prononcer ce genre de choses à voix haute, aussi justes et justifiées soient elles. Les paroles sanglantes des dirigeants sont toujours plus nobles que les discours de paix venus d’en bas.
Finalement, Mike prend la place du conducteur. Oubliant ses convictions, il ferme les yeux et fonce dans le tas. Tant que ce n’est pas lui qui tire les obus, tant qu’il tue le moins possible, il peut obéir aveuglément. Tout ce qu’il fait est appliquer bêtement les ordres, sans regarder les conséquences, mais pour ça il doit se cacher la vue. Il n’a pas besoin de regarder la marre de sang sur laquelle il roule pour comprendre qu’il tue des innocents en appuyant sur cette foutue pédale. D’ailleurs, la marre de sang se repère très bien à l’ouïe. Ses oreilles sont d’ailleurs plus captivées et torturées que jamais. Un champ de bataille est tout compte fait un peu plus bruyant qu’un gros concert de hard rock. Les bruits d’obus lui transpercent les tympans, et ses mains placées contre ses oreilles ne suffisent pas à empêcher les cris stridents des femmes estropiées par les éclats d’obus. Heureusement qu’il a fermé les yeux, pour ne pas voir celles qui se prennent l’obus entier qui fait exploser leur corps, éparpillant leurs membres ensanglantés partout sur le sol ou sur le blindage du char.
Mike se laissant absorber dans ses pensées n’entend presque plus rien. La peur le fait se retrancher dans ses songes les plus profonds.
- Jones. Jones ! Arrête-toi ! On va crever ducon !
Rappelé à la réalité en sursaut, Mike freine brusquement, évitant de justesse la collision avec une maison, la seule qui était faite de béton et non de paille. En sortant du char avec le reste de l’équipage, son premier réflexe est de se ruer vers la porte d’entrée de la bâtisse qu’il a failli percuter. Il est pris d’acouphènes comme on ne peut pas en imaginer. Après avoir semé son peloton en courant comme un dératé, il ouvre finalement la porte avec précipitation, détruisant la poignée fragilisée soit par le temps, soit par le chef de son régiment, qui avait la fâcheuse habitude de ne jamais retenir sa poigne. Il entre prudemment, son arme à la main, bien qu’il sache qu’il n’osera pas s’en servir pour ôter la vie à une jeune femme innocente.
Retenant son souffle et marchant à pas de loup, sur la pointe des pieds à la vitesse d’une personne normale effrayée à l’idée de devoir tuer pour sauver sa propre vie, il pénètre le salon, quand la porte se referme brusquement derrière lui. Très rapidement, Mike tourne la tête vers toutes les directions. Sa respiration excessivement rapide témoignant de sa panique, il se sait plus vulnérable. Soudain, il baisse les yeux et aperçoit finalement ce qu’il espérait trouver : une survivante. Bâillonnée à une chaise, mais bien vivante.
Mike a eu vingt secondes pour la contempler. Après quoi, un coup lui est asséné derrière la tête. Il se retourne, c’est bien lui. C’était sûr, le chef a toujours un train d’avance. Et il a lu dans le regard de Mike la pitié. Ce ne sont pas les valeurs de l’Armée.
- C’est une belle petite bombasse, hein gamin ? Laisse jouer les grands avec leurs affaires, retourne à ton escadron.
Mike, silencieux, ne s’exécute pas.
- Ecoutes, tu as déjà un casier judiciaire trop rempli pour qu’on ait pu normalement te réintégrer dans nos rangs. Si tu n’es pas capable de faire ce qu’on te demande, retournes éponger un millième de ta dette tous les mois dans ton appart crasseux. T’as jamais été un homme, c’est pour ça qu’on ne voulait plus de toi.
C’est la goutte de trop. Pour la première fois depuis longtemps, Mike serre les poings, il est prêt à en venir aux mains. Le regard de son chef s’adapte en conséquence, et les deux garçons adoptent une posture de combat, c’est la guerre dans la guerre.
Mais les valeurs du chevalier sont démodées. Sans attendre une seule seconde, le colonel se rue vers Mike, le plaquant contre le mur et le bloquant avec ses 90 kilos de muscle. Un seul bras lui suffisait pour tenir ce maigrichon plaqué contre le mur. Mike doit faire vite, car son chef est prêt à l’égorger, il aura très clairement la force d’arracher sa tête de son corps de lâche avec son autre bras. Le soldat se saisit de la première arme à sa portée, son fusil. Le colonel lui adresse un regard glaçant, qui semble témoigner d’un mélange d’amusement, de compassion et de haine.
- Tu me fais rire, gamin.
En deux secondes, Mike est désarmé. Son chef s’est emparé de son fusil et l’a jeté à travers la pièce. Plus qu’à lever son poing, et en trois coups, il lui atomise le cerveau. Mike tente alors une diversion.
- Regarde ! Elle s’échappe !
Le colonel se retourne alors vers la chaise où était attachée l’otage, laissant à Mike quelques secondes pour s’échapper. Il profite de la brèche pour se libérer de son emprise et attrape alors le couteau le plus aiguisé de la table puis, en détournant les yeux pour ne pas voir du sang teinté de merde gicler, le lui enfonce dans le trou entre les fesses. Le grand gaillard pousse alors un hurlement de douleur qui a dû certainement achever l’audition de Mike.


J'aurais voulu rajouter une course poursuite mais je n'ai pas eu le temps. Et oui, ce colonel est un surhomme pour pouvoir faire une course poursuite avec un couteau entre les fesses

Ça aurait pu être bien aussi de commencer par le coup de couteau entre les fesses, ça aurait donné le ton tout de suite ^^'

C'est pas mal, sinon ! J'aime bien l'idée de "la guerre dans la guerre". Les conflits entre soldats d'un même rang ça donne souvent des scènes intéressantes.

Le titre m'a beaucoup intriguée et je me demandais tout le long du texte qui aurait le malheur de se prendre le couteau dans le c**. Pour parler franchement, quand ça se produit, c'est très jubilatoire comme moment ! J'ai adoré ton texte. Ta plume est très agréable à lire, l'ambiance de la guerre est parfaitement retranscrite. On est dans la peau du soldat Jones et on vit avec lui le massacre. Ses réflexions sont percutantes. J'aime l'idée de l'affrontement avec le colonel au milieu du carnage, ça donne comme l'a dit Rosario un bon conflit plus personnel au milieu d'une guerre générale. Vraiment bravo à toi, c'est une scène excellente. Si j'avais l'emote de la miette en slip, c'est celle que je mettrai ici tant elle me semble appropriée mais bon on est pas sur Twitch

Salut ! Ton texte est agréable à lire ! Je trouve ça dommage que la scène de combat soit si courte par rapport au reste du texte, j'aurais bien aimé un peu plus d'échanges de coups ^^

Hey ! Ton texte était fluide à la lecture, ça se lit très bien. Après, la scène de combat est un peu petite, je pense pas que la scène de massacre compte dedans, donc j'ai pas grand-chose à dire dessus. PAR CONTRE.
J'suis désolé mais mon esprit s'est verrouillé au-dessus du texte, et après ça m'obsédait:
"les 4 autres faces du monde"
Je suppose que c'était les quatre coins, mais si c'est vraiment les faces, ma question c'est pourquoi quatre ? Le monde est-il une pyramide à cinq faces, ils en connaissent une et veulent découvrir les quatre autres ?
Je sais que c'est du gros chipotage puissance 10 000, mais je me devais de le dire x')
Sinon texte très sympa, donc bravo pour ça !

Martatin a écrit:Hey ! Ton texte était fluide à la lecture, ça se lit très bien. Après, la scène de combat est un peu petite, je pense pas que la scène de massacre compte dedans, donc j'ai pas grand-chose à dire dessus. PAR CONTRE.
J'suis désolé mais mon esprit s'est verrouillé au-dessus du texte, et après ça m'obsédait:
"les 4 autres faces du monde"
 Je suppose que c'était les quatre coins, mais si c'est vraiment les faces, ma question c'est pourquoi quatre ? Le monde est-il une pyramide à cinq faces, ils en connaissent une et veulent découvrir les quatre autres ?
 Je sais que c'est du gros chipotage puissance 10 000, mais je me devais de le dire x')
 Sinon texte très sympa, donc bravo pour ça !

Merci pour ton commentaire !

En fait, la planète est un cube à six faces. Ils en ont découvert deux de base, une première où un peuple s'est très bien développé ( comparable à l'Europe de notre vrai monde ) et une deuxième face qui, dans un premier temps, leur a permis de comprendre qu'ils sont sur une planète cubique. Ensuite, ils ont colonisé cette deuxième face ( comparable au temps des empires coloniaux dans notre réalité ).
Là on rentre dans le préquel de l'histoire, mais c'est effectivement légitime de se poser la question quand on lit " les 4 autres faces " et qu'on ne connaît pas le contexte de l'histoire.

Hello ! bravo pour ton texte, j'ai aimé le combat urbain, je pense que ton texte est dynamique et que tu as de bons réflexes de narration.

Attention aux mots qui alourdissent, ne sont pas bien placés où ils sont : "en contemplation désolée face à cette barbarie"

ne pas se paraphraser : "Tout ce qu’il fait est appliquer bêtement les ordres, sans regarder les conséquences, mais pour ça il doit se cacher la vue. Il n’a pas besoin de regarder la marre de sang sur laquelle il roule pour comprendre qu’il tue des innocents en appuyant sur cette foutue pédale."
"Heureusement qu’il a fermé les yeux, pour ne pas voir celles qui se prennent l’obus entier qui fait exploser leur corps, éparpillant leurs membres ensanglantés partout sur le sol ou sur le blindage du char."

Pas le bon mot ce moment-là : "captivées "



Pas compris la scène : "Après avoir semé son peloton en courant comme un dératé,"

Beaucoup trop de détails, choisis un truc à dire sur sa marche : "Retenant son souffle et marchant à pas de loup, sur la pointe des pieds à la vitesse d’une personne normale effrayée à l’idée de devoir tuer pour sauver sa propre vie"

Pas utile de préciser au lecteur : "témoignant de sa panique,"

Scène pas trop cohérente, comment a-t-il fait pour la rater : "il baisse les yeux et aperçoit finalement ce qu’il espérait trouver : une survivante. Bâillonnée à une chaise, mais bien vivante."

Merci pour ta participation !