Battaille au bar

- Karl Solef !
Je sursaute en entendant la voix rugir dans mon dos. Je tire mes épaules en avant, un réflexe quand je me sens en danger, et fixe le comptoir comme si les quelques gouttes jaunes qui me restent dans mon verre à bière et la mousse flottant au-dessus captivaient toute mon attention. Derrière moi, la porte du barre s’ouvre violement et dans l’élan se fracasse contre le mur.
- Monsieur, s’il vous plait du calme. J’entends la petite voix affolée du barman, un gars de petite taille avec des cheveux gras collés à son crâne et des petits yeux marrons qui papillonnent dans tous les sens.
Je peux presque le voir attraper le bras de la brute et le supplier de se calmer.
- Dégage minus ! Crache la voix.
Un bruit assourdissant s’en suit, puis le fracassement de verre. Cette fois je ne peux plus résister et me retourne. Des verres fracassés gisent à mes pieds, sur le plancher sombre du bar leur contenu forme des petites flaques clairs. Mon regard se balade ainsi le long du sol, s’arrête un instant sur la table renversée dans un coin, puis remonte sur des jambes en béton où des muscles se dessinent sous une peau bronzée. Des avant-bras tel ceux d’un gorille, un cou massif, je déglutis en apercevant le visage de l’homme se tenant devant moi. Il sourit de toutes ses dents jaunes en voyant que je l’observe.
- Bonjour Karl. Il susurre.
Je n’ai pas le temps de faire quoi que se soit, en quelques enjambées il est à ma hauteur. Sa main immense m’attrape au col et me soulève jusqu’à ce que mes pieds décollent du sol. Il me bloque la tête et m’oblige à le regarder dans les yeux.
- Je t’avais prévenu Karl, tu ne l’a fait pas à moi.
- Brule en enfer Tano, je lui jette en au visage.
Je vois à peine son poing bouger, je le sens juste alors qu’il m’atteint à la mâchoire. Le choc est tel que je bascule en arrière et mon dos percute l’une des tables avec un bruit assourdissant. La table tombe au sol et moi avec elle, ma tête s’écrase en première sur les dalles en bois.
Ma vue se brouille, j’entends des cris distant, une porte qui claque. Je ressens soudainement un manque d’air et commence à tousser, mes poumons me brulent, du sang sort de ma bouche et gicle sur mes mains et mes habits. Je vois alors la silhouette de Tano se rapprocher, grand et menaçant. Sans réfléchir j’attrape un verre pas trop détruit à côté de moi et le lance de toutes mes forces dans sa direction. Le projectile l’atteint en plein visage. Je jubile intérieurement en le voyant se couvrir les yeux et hurler de douleur.
Je me relève, avance, et lui assène un coup au tibia. J’ai le sentiment d’avoir percuté un rocher. Mes orteils sont en feu, je trébuche et m’écrase au sol une nouvelle fois. Relève toi Karl. Je ne peux pas rester là, au prochain coup je perdrais connaissance. A moitié conscient je titube vers la porte de la salle de bain, en la passant je me retient au mur, ma main le marque d’une tache ensanglantée. Tant pis. Je jette un dernier regards en arrière, remarque que Tano se relève lui aussi. Je cours en boitillant dans le couloir, passe les cabines de toilette, tous mes membres me font mal. Je sais qu’il y a une porte de secours qui mène dans la rue à la fin du passage, j’oblige mon corps à faire ce dernier effort et m’y traine tant bien que mal.
Lorsque j’aperçois enfin le panneau vert indiquant « sortie » je m’écroule à côté. Je prends une grande inspiration, et appuie sur la poignée. La porte reste fermée. Dans ma panique je secoue violement la poignée, donne des coups de pieds à la porte, mais rien. Dans le couloir j’entends déjà les pas lourds de la brute qui se rapproche. Ses pas rapides et forts semblent imiter les battements de mon cœur.
Déjà je vois son ombre se rapprocher. J’entends les portes des toilettes se fracasser contre le mur, alors qu’il me cherche. Encore quelques instant et il sera là. Ma respiration accélère, mon adrénaline monte et je me relève. J’essaye de garder une posture de garde comme on m’a appris dans les quelques cours de combat que j’ai pris il y a cinq ans avec un groupe d’amis. Ce sont des souvenirs très flous.
- Je sais que tu es là Karl. J’entends sa voix rebondir sur les murs. Tu ne peux pas te cacher.
C’est là que je le voit. Il a des cicatrices sanglantes sur le visage, sûrement dut au verre que je lui ai lancé. Il s’approche rapidement de moi et cette fois m’enfonce son poing dans le ventre, j’en ai le souffle coupé. Je reprends vite mes esprits et me jette sur lui en me faisant le plus lourd possible. Nous tombons tous les deux sur le carrelage, lui en dessous, moi au-dessus. Je reste un moment comme ça, immobile. Puis, observe le visage de Tano. Je n’arrive vraiment pas à y croire lorsque je remarque que je l'ai assommé.

La fin est inattendue, mais je l'ai trouvée crédible quand même car on ressent bien l'étonnement de ton personnage principal.

La consigne est bien respectée, et ton combat m'a semblé cohérent. On ressent plutôt bien sa violence.

Il y a quelques petites choses étranges, comme par exemple quand tu dis "Je vois alors le profil de Tano se rapprocher". En effet, à moins qu'il marche de côté, je ne vois pas trop comment c'est possible. Dans la même idée, j'ai eu un peu de mal à saisir la géographie des lieux et où se trouvait la porte de sortie (l'issue de secours) par rapport aux toilettes.

Essaie aussi peut-être d'aérer un peu ton texte pour faciliter la lisibilité.

Voilà pour moi

ENFIN UNE BAGARRE AVEC DE L'ALCOOL !!!
(pardon)
Plus sérieusement, c'était une lecture très plaisante, très rythmée même si j'ai trouvé que la fin tombait un peu à plat (comme les persos, remarque x') ). Mais en vrai, c'est réaliste et y a pas besoin d'avoir une chute (même si du coup y en a littéralement une... Ok j'arrête). Au début j'avais peur que le texte soit un peu trop visuel (genre on voit tout, c'est très cinématographique, c'est très bien pour visualiser la scène) mais je trouvais qu'au début il manquait un peu plus des autres sens. Mais un peu après le plaquage sur table, c'est arrivé et après y en avait bien plus, donc je pense que tu maîtrises x') Ah, juste un truc sur lequel j'ai buggé !
"tirer ses épaules en avant" -> au mieux, on les pousse, on les rentre ou on se courbe, mais pour les tirer, ça doit être une sacré gymnastique x')

Mais sinon très bon texte, haletant et tendu, bravo pour ton rendu ^^

Coucou ! Ton texte se lit bien, on ressent bien les émotions du personnage et la violence de la scène de combat. C'est vrai que la fin arrive un peu brutalement, tu as peut être été pris par le temps^^
On comprend bien les actions, tu décris beaucoup, peut être un poil trop selon moi. Certains passages pourraient être allégés et certaines phrases raccourcies à mon avis
Mais j'ai passé un bon moment en lisant ton texte, bravo à toi

Hello ! Bravo pour ton texte ! Le rythme est bon, ça s'enchaîne bien.
pour mes remarques :

Je peux presque le voir attraper : attention à l'usage du "presque" qui fait qu'on ne sait pas trop ce qui se passe concrètement

apercevant le visage de l’homme se tenant devant moi. Il sourit de toutes ses dents jaunes en voyant que je l’observe. : attention aux regards/verbes de vision/sourires qui peuvent souvent résumer les interactions entre les personnages. Tu as bcp de verbes de vision dans ton texte, attention à ce que ce ne soit pas un tic d'écriture.

. Il susurre.
je lui jette en au visage. : ce n'est pas ainsi qu'on présente les dialogues

Je ressens soudainement un manque d’air et commence à tousser, mes poumons me brulent, du sang sort de ma bouche et gicle sur mes mains et mes habits. : je trouve que la phrase manque de rythme, le crescendo aurait pu être mieux réussi je pense

mon adrénaline monte : décris plutôt les symptômes physiques je pense

verre pas trop détruit : pas terrible comme manière de désigner le verre, je pense que tu peux trouver mieux

Je jubile intérieurement en le voyant se couvrir les yeux et hurler de douleur. : peut-être que la partie "couvrir les yeux et hurler de douleur" aurait mieux fonctionné en début de phrase, vu que c'est l'image qui impacte

A moitié conscient je titube vers la porte de la salle de bain, en la passant je me retient au mur, ma main le marque d’une tache ensanglantée.

j’entends / je vois son ombre se rapprocher. J’entends : attention à ne pas trop passer par le "je" + verbes de perception pour annoncer une action. La narration en "je" peut être piégeuse car on répète trop le "je". Quand on peut varier, on le fait

cicatrices sanglantes : ce n'est pas cicatrisé, donc c'est juste une plaie/blessure

Ses pas rapides et forts : tu décris déjà les pas avant, inutile de trop en faire

merci pour ton texte !