Embuscade Ecossaise

“A l’attention de Cleagan Mac Gregor,
Veuillez trouver ci-dessous mes ordres concernant la libération des captifs du Clan Mac Leoy.
Ont été capturés il y a deux jours deux douzaines de combattants du Clan Mac Leoy.
Selon nos renseignements ils sont retenus prisonniers au campement militaire du Commandant James Elring situé sur la rive Nord du Loch Tohm.
Bien que mon neveu Aldin Mac Leoy ait péri lors des combats, je vous demande très humblement la faveur de leur venir en aide.
En effet, ils doivent être exécutés sous peu par le Général Arthur Curler qui dirige le 5ème régiment de Dragons du Roi.
Avec toute mon affection,
Lord Elrad Mac Donagal”

Je referme ce courrier après l’avoir relu une dernière fois. Les gars sont prêts, tout le clan à répondu présent à mon appel. Tous ceux en âge de se battre sont venus.
Le silence est quasi total autour du feu de camp. L’heure est aux derniers préparatifs. Les mousquets, pistolets et épées sont nettoyées. La poudre et les munitions soigneusement emballées sont prêtes à l’emploi.
En route
A mon ordre, tous se lèvent comme un seul homme et se dirigent vers les barques après avoir éteint le feu.
Une fois l’équipement embarqué et les barques quasiment mises à l'eau, ils se rassemblent tous autour de moi pour les dernières consignes.
Messieurs, vous connaissez le plan, nous allons au secours du Clan Mac Leoy prisonnier de ces salauds d’Anglais. Nous connaissions tous Aldin Mac Leoy et il nous manque déjà énormément, c’est pourquoi nous ne pouvons laisser ses hommes se faire lâchement assassiner par ces chiens en rouge.
Des questions ?
Bon, une dernière précision, pas d’exécutions sommaire, les Anglais déposant les armes devront être fait prisonnier et aucun mal ne devra leur être fait. Nous ne sommes pas les barbares sanguinaires qu’ils nous accusent d'être.
En route.
Tout le monde embarque et nos embarcations sont mises à l’eau.
Nous remontons silencieusement la rivière jusqu'à l’embouchure du Loch Tohm.
Comme prévu la brume vient de se lever et l’aube ne s’est pas encore levée. Notre approche sera parfaitement camouflée.
Profitant de notre vitesse et du léger courant du Loch, les rames sont rentrées vous supprimer les derniers bruits perceptibles.
A l’approche de la plage, deux de mes compagnons glissent doucement dans l’eau avec moi, uniquement armés de notre couteau entre nos dents afin de ne pas entraver nos mouvements dans l’eau.
Nageant en silence nous atteignons la rive par un endroit broussailleux en bord de plage.
Nous discernons deux sentinelles à quelques mètres de nous.
D’un signe de tête nous nous comprenons. Accroupi, je me dirige vers la plus proche de moi tandis que les deux autres rampent vers la seconde cible.
Arrivé tout prêt de ma cible, je me redresse, passe ma main sur sa bouche et enfonce mon couteau entre son cou et son omoplate gauche, atteignant ainsi directement son cœur.
Il s’écroule sans un bruit.
J’entend un râle ainsi qu’un gargouillement et comprends que le deuxième garde vient d'être égorgé.
Juste à temps, toujours en silence, les barques viennent d’arriver et mes hommes en descendent toujours sans un bruit.
On me redonne mon mousquet, mes deux révolvers, ma hache courte et mon épée; que je rééquipe tout en rangeant mon couteau dans son étui.
Des rochers nous séparent du campement, nous les escaladons en silence et commençons à entendre quelques éclats de voix.
Nous nous répartissons en arc de cercle tout autour du camp, bien à couvert derrière des buissons.
Je repère aisément les lieux grâce aux nombreux feux de camp: il y a quelques gardes répartis en petits groupes de deux ou trois discutant bruyamment; un seul officier est visible.
Les prisonniers, reconnaissables à leurs tartan rouge et noir, sont parqués dans une grande cage en bois sur le côté le plus proche de nous. Nous avons de la chance.
Trois de mes gars rampent jusqu’à la cage, puis s'immobilisent, attendant mon signal.
Du feu commence à prendre sur les tentes de la périphérie du camp, tout le monde à bien fait sont travail.
J'attends.
Des cris.
C’est le moment.
Feu !
Les détonations d'une trentaine de mousquets retentissent quasiment en même temps, provoquant un vacarme incroyable.
Nous rechargeons immédiatement.
Une deuxième salve.
Un épais nuage de fumée commence à nous entourer, accompagné d’une lourde odeur de poudre.
Des ordres sont donnés par les officiers Anglais pour essayer de contrebalancer le chaos.
Après notre troisième salve, les fusils sont lâchés et nous chargeons l’épée au poing.
nous nous jetons sauvagement sur les tuniques rouges et un corps à corps sanglant commence.
Je me précipite sur le premier que je vois, mon épée dans une main et ma hache dans l’autre.
J’esquive son attaque hasardeuse en me baissant, en profitant pour enfoncer ma hache dans son flanc.
Un autre se jette sur moi, une seconde plus tard il est étendu à mes pieds mon épée enfoncée dans son ventre. Pas le temps de la récupérer, deux autres se présentent, je dégaine un premier pistolet et en abat un en pleine course. Le second m’assène un violent coup d’estoc au visage, je l’esquive au dernier moment grave à mon pistolet, et lui ouvre la gorge à l'aide de ma hache.
En regardant autour de moi, j'aperçois un de mes hommes au sol et désarmé avec au-dessus de lui un officier anglais prêt à l'embrocher.
Lâchant ma hache et mon pistolet, je me jette violemment sur lui et nous roulons sur près de deux mètres.
Nous nous engageons dans un corps à corps violent à coups de poing au sol. Il réussit à me retourner sur le dos et place ses deux mains sur ma gorge.
Je n’arrive plus à respirer, tout son poids est sur ma gorge. Dans un dernier sursaut, j’arrive à dégager ma main droite et à attraper mon couteau que je lui enfonce dans la jambe.
Il hurle de douleur et relâche légèrement sa prise de mon cou. Juste assez. D’un mouvement de bassin je le fais basculer, me redresse et lui plante mon couteau dans l'œil jusqu’à la garde. il s’enfonce aisément dans son cerveau. Le sang gicle sur mon visage. Un dernier soubresaut puis plus rien.
Je me relève et vois que mon camarade ne s’est pas relevé, il est peut être mort.
Ma rage est décuplée.
Je vois un groupe d’hommes en tartan rouge et vert, le clan Mac Leoy.
Je les rejoins pour combattre à leur côté une dizaine de tuniques rouges en train de recharger leurs fusils à silex, bien plus puissants que nos mousquets et plus faciles à recharger.
Je fais feu de mon dernier pistolet et nous chargeons le groupe d’ennemis devant nous.
Nous les taillons en pièce, mus par une rage commune.
Reprenant mon souffle, je regarde à nouveau les alentours: un très faible nombre d’Anglais est encore debout.
Beaucoup de rendent en lâchant leurs armes, mes camarades Ecossais les maîtrisent et les attachent.
J’entend encore des coups de feu de l’autre côté du camp.
Je m’y précipite en ramassant mon épée au passage.
En arrivant je vois le commandant Anglais dans une formidable passe d’arme à l'épée contre trois de mes hommes.
Prenant un pistolet sur un mort à côté de moi, je le mets en joue.
Sir, le combat est fini, veuillez me remettre votre arme et ordonner à vos derniers combattants de se rendre.
Il recule sans pour autant baisser son épée, mes hommes viennent se placer à mon niveau.
Sale chien d’Ecossais, lâche, nous attaquer comme ça avant le matin sans vous annoncer.
C’est le principe d’une embuscade Monsieur, je vous demande une dernière fois de lâcher votre épée et de me présenter votre rédition.
Jamais, vous devrez l’arracher à mon cadavre fumant, venez donc m’affronter l'épée à la main , à moins que votre couardise ne vous autorise qu’à m'abattre de loin comme un vulgaire Renard.
Sans un mot supplémentaire, je lâche mon pistolet et lève mon épée.
Avançant vers lui, je vois qu’il est blessé à la jambe droite et a une grande estafilade sur la tempe gauche.
il ne semble pas diminué pour autant, il me domine de par sa carrure et une allonge bien plus grande que la mienne.
Nous échangeons de premiers coups sans trop de violence, nous nous jaugeons mutuellement.
Il est doué. Surement meilleur que moi, moins fatigué et mieux nourri.
Je vais devoir ruser pour l’emporter.
Les coups deviennent plus violents, il me surpasse.
Je recule et reprend ma respiration.
Je sens tous les regards posés sur nous deux, nous devons être le dernier affrontement du champ de bataille.
Il charge.
Un coup de face directement pointé vers mon sternum, j’esquive au dernier moment. Sa lame déchire le haut de mon tartan et se coince dans ma boucle en fer forgé.
C'est ma chance.
Faisant un pas de côté, j'abat de toutes mes forces mon épée sur son crâne.
Dans un bruit de craquement atroce, ses yeux se révulsent, il s'effondre et ne bouge plus.
Mes hommes hurlent de joie.
Pas de temps pour célébrer maintenant.
Nos blessés et nos morts sont chargés dans les barques.
Nous ramassons autant d’armes et d’équipement possible.
nous commençons à entendre un galop lointain se rapprochant rapidement.
Les cavaliers du 5ème régiment de Dragons du Roi arrivent.
Je monte à bord de la dernière barque au moment où nous voyons les chevaux arriver sur la plage à l’autre extrémité.
Nous souquons le plus rapidement possible pour nous mettre hors de portée de leur fusil.
Des détonations.
Leurs balles arrivent dans l’eau.
Nous avons gagné.

Bravo pour ta première participation !

Salut,
J'ai vraiment beaucoup apprécié le rythme et ton histoire en elle-même. Les actions s'enchaînent bien et il est facile de se représenter la scène. Bravo !

Coucou ! J'ai beaucoup aimé ton texte, le style, le rythme, l'ambiance, le côté réaliste... Cette histoire à l'air vraiment chouette, ça fait partie de ton projet actuel ?
Pour chipoter je rajouterais seulement qu'il y a quelques répétitions mais rien de très gênant non plus
Bravo à toi !

Merci pour vos retour,
Azulys, non ça ne fait pas parti d'un projet en particulier même si ça me plairait de l'approfondir, je me suis inspiré de l'histoire et de l'époque du film Rob Roy avec Liam Neeson
Pour les répétitions ça ne m'étonne pas , j'ai fini tout pile sans avoir le temps de me relire.

Un texte vraiment cool à lire ! J'aime beaucoup le déroulement des actions, pour moi l'exercice est bien rempli ^^ Mais je sais si c'est ta première publication ici, vaudrait mieux indiquer les phrases de dialogues car c'est pas forcément simple à la lecture ^^'
J'avais aussi un peu de mal à m'attacher au perso principal car il transmet pas beaucoup ses émotions, j'ai l'impression. Pas de stess, de peur, d'inquiétude, juste de la rage et, quand il en ressent, y a pas beaucoup de précision (genre serrer les poings, les dents, hurler,...). Après ça peut être dans le caractère du personnage ou le style d'écriture, ça reste que mon avis perso x')
Mais bravo pour ce texte trèèèèèès long et complet, c'est une sacré performance ^^

Hello ! Bravo pour ton texte ! ça se lit très bien, les actions sont bien décrites et je trouve qu'on est emporté par la scène. Juste quelques détails :

quasi total : un peu argot et aussi, c'est comme "presque", ça atténue l'image de ta scène

quasiment mises à l'eau : redondant avec le "quasi" avant

En route. : répétition (pas mal de répétitions dans le texte et de redondances)

Tout le monde embarque et nos embarcations sont mises à l’eau. : redondant

Comme prévu la brume vient de se lever et l’aube ne s’est pas encore levée. : redondant

son omoplate gauche, atteignant ainsi directement son cœur. : pas trop sûre de ça et en plus, le trajet serait tout sauf direct

toujours en silence, les barques viennent d’arriver et mes hommes en descendent toujours sans un bruit. : attention à la redondance

gorge.
Je n’arrive plus à respirer, tout son poids est sur ma gorge. : répétition

je vois : attention à ne pas trop passer par les sens pour dire qu'il se passe quelque chose, éloigne le lecteur de la scène

corps à corps violent : redondant, on a un corps à corps sanglant juste avant

Merci pour ta participation !