Lumailla : le purgatoire.

Mes pieds frottaient le métal. Des petites cicatrices s’étaient formées en raison du contact des deux matières. Du sang coulait de mes hématomes. Je voulu crier ou me plaindre, mais je me retint en serrant les dents.

-Hé toi, avance plus vite !

Suite à ces mots, un maître-fouetteur me flagella. Du fait de la douleur, je ne marchais plus assez vite selon lui. Mais malheureusement, je ne pouvais pas me débattre. Mes mains étaient ligotées dans mon dos par des menottes. Mes pieds étaient attachés  par des chaînes qui nous reliaient les uns aux autres.

Par dizaine, nous avancions. Nous parcourions une forêt aux arbres en forme de sapin. Des petits animaux, tels des oiseaux fluorescents ou des rongeurs casseurs de noix, nous observaient sillonner leurs lieux de vie.

Les pauvres. Ils ignoraient tout de ce que les hommes faisaient de leurs lieux d’habitation. Cet endroit était connu pour être un vrai purgatoire, une route vers le doux et saint paradis.

Par le dessus des arbres, j’apercevais quelque chose. Une statut. Ma mère m’en avait longuement parlé, cette dame gravé dans la pierre était le symbole le plus pieux de Lumailla. D’une posture élégante et digne, elle levait une main au ciel pour communiquer avec les dieux, tandis que l’autre demeurait au niveau de son dos, accentuant sa silhouette fine.

Si j’avais eu plus de chance dans la vie, cette illustre demoiselle aurait pu être ma femme. Elle portait une robe comme je les aime, composée d’un décolleté aguicheur et tombant jusqu’au pied de ma chère et tendre dulcinée. Elle s'appelait Sainte Maria et représentait une héroïne de guerre, celle qui eut lieu 500 ans auparavant.

Peu à peu, lors de ma route, mon corps s’approchait de plus en plus d’elle. Nous étions comme hypnotisés par elle. Cette dame vivait dans les montagnes, elle devait geler au vue des collines qui l'entouraient. Elle était entourée d’une ville aux innombrables bâtiments. Leurs toitures, de forme soit pyramidale, soit circulaire, reflétaient un orange en accord avec les couleurs de l’aurore.

Malheureusement, la beauté de la vie de cette ville n’était pas au rendez-vous. Elle était connue pour ses écarts de richesses exorbitants. La population la plus pauvre habitait au bord d’un gouffre et pouvait mourir à tout moment, en raison d’un glissement de terrain. Quant aux plus fortunés, ils habitaient bien entendu, bien plus en hauteur, pour être le plus protégé possible des intempéries de la vie.

De notre côté, nous étions tout en bas de l’échelle. Traîné par des chaînes, par des maîtres-fouetteur, notre destin était déjà scellé. Une fois arrivé à Lumailla, nos émotions oscillaient entre admiration et terreur.

D’un côté, j’étais ravi de découvrir cette ville qu’on m’avait tant dépeinte de compliments, mais de l’autre… je craignais notre rencontre avec Sainte Maria, la purificatrice. En nous voyant nous rapprocher, de nombreux habitants sortirent de leur habitations : certains se trouvait près de nous, les yeux larmoyant, pleins de pitiés, tandis que d’autres nous reluquaient, haut dans la montagne.

Nous passâmes un à un à travers une grande arche. Ca y est, le moment fatidique se rapprochait de nous à grand pas. Je regardai une dernière fois le paysage autour de moi : la ville autour de nous, formant un gigantesque escalier; les massifs couverts de glace qui l'entouraient, sur lequel se languissait un magnifique dragon ivoire et le gouffre qui n’attendait qu’une seule et unique chose : nous engloutir.

Je m’appelle Juck-Liam. Comme mes neufs autres compagnons, je vais dès à présent mourir. Nous sommes tous des criminels, des odieux et vils criminels. C’est comme cela que la société nous perçoit. Nous n’avons pas notre mot à dire. c’est ce que le roi a décidé.

Je vous remercie de m’avoir lu avant la fin de ma vie. Nous allons dès à présent plonger au sein de cette gigantesque abîme. L’un des maîtres-fouetteur se rapproche. Il se trouve derrière notre longue fille, prêt à pousser l’un d’entre nous.

Je sens un violent coup dans mon dos : c’est moi qu’il a choisi pour être le bourreau de la chaîne. Je descend au sein de cet énorme trou, tirant ainsi mes neufs partenaires. Sentant, le poids de la gravité et les chaînes tiraillant mes pieds, je marche droit vers ma mort.

Adieu, cher lecteur.

Ton texte est bien.

J'avoue que la mise en forme du texte m'a d'abord rendue confuse. J'ai eu du mal à me mettre de dans. Pourtant, ton écriture est très lisible et fluide. Le seul "bémol" est que ton choix d'histoire est tellement complexe à écrire que tu ne peux pas que te concentrer sur le décor. Et c'est comme-ci cela faisait un 50/50 entre la description et les émotions que le personnage - qui est quand même en train de marcher vers sa mort - ressent.

Un 50/50 compréhensible vu le temps donné est très bien amener malgré tout.

L'idée est intéressante de suivre des prisonniers qui marchent vers leur propre fin. J'avoue avoir pensé que Sainte Maria était une vraie personne donc la fin m'a fait hausser un sourcil en mode "Attends, ils ont pas rencontré Maria!" mais j'ai compris après que c'était la rencontrer au sens la rejoindre dans l'au-delà (corrigez-moi si je me trompe surtout ). Si je peux me permettre un petit conseil, j'aurais allégé le début dans "Du fait de la douleur, je ne marchais plus assez vite selon lui. Mais malheureusement, je ne pouvais pas me débattre." Je pense que tu peux te passer du "du fait de la douleur" qui fait un peu lourd ici et garder seulement le reste. Pareil pour le malheureusement qui atténue un peu ton propos. Tu aurais davantage marqué la gravité de la situation avec "Mais je ne pouvais me débattre". C'est plus concis et plus tragique. Voilà pour mes remarques. Sinon bravo à toi c'était vraiment cool à lire et tes descriptions étaient tops !

Coucou ! J'ai beaucoup aimé le concept et j'aurais aimé en savoir plus sur l'histoire du personnage. La fin est assez original avec le narrateur qui s'adresse directement au lecteur

Sur la forme j'ai parfois trouvé ça un peu confu dans l'enchaînement des paragraphes et comme Sayuri je n'arrivais pas trop à savoir si Sainte Maria était une vraie personne ou pas   Mais pour un premier jet ce n'est pas choquant, je pense qu'avec une relecture c'est le genre de trucs qu'on remarque et qu'on corrige facilement  

Et sinon il y a juste cette partie là que j'ai trouvé bizarrement tournée : "Nous parcourions une forêt aux arbres en forme de sapin. Des petits animaux, tels des oiseaux fluorescents ou des rongeurs casseurs de noix, nous observaient sillonner leurs lieux de vie." Je pense que ce serait plus clair en disant seulement "une forêt de sapins" et "des oiseaux fluorescents et des rongeurs casseurs de noix nous observaient sillonner leurs lieux de vie." en retirant le "Des petits animaux, tels". Après, tu voulais peut-être volontairement faire un effet de style pour montrer que le narrateur est confus à cause de ses douleurs ?

En tout cas, bravo à toi, c'est un texte vraiment chouette  

Hello,
C'est un texte original qui m'a surpris à la fin. J'ai bien aimé que le personnage s'adresse au lecteur. Néanmoins, j'ai eu un peu de mal à comprendre qui était Sainte Maria. Les sentiments du personnage ont pris le pas sur les descriptions mais celles-ci étaient bien faites.
Certaines phrases demanderaient à être allégées pour plus de fluidité, mais en 1h30, je trouve que tu as bien mené ton récit. Bravo !

Bonjour

j'ai beaucoup aimé ton texte.
j'ai trouvé les descriptions très bien faites, jais aussi réussi à ressentir l'urgence de la situation du personnage j'ai adoré comment nous parle le personnage

Bravo

Hello, merci des retours !!! Ok @Ombredenuit j'essaierai de mettre une mise en page normale la prochaine fois...

Merci des conseils pour le style, c'est vrai que certaines tournures sont un peu lourdes^^`

Pour Sainte Maria, je n'avais pas envisagé qu'on puisse la confondre avec une vrai femme, c'est une erreur de ma part...

En tout cas, je suis contente que le scénario vous ait plus !!!

Hello ! Bravo pour ton texte, je trouve que ton idée est bonne même si je pense que tu aurais pu aller plus loin en description/action pour donner plus d'atmosphère à la scène. Et le clou du spectacle aurait été le lieu de l'exécution, qui manque de détails.

Attention aussi à la syntaxe, qui peut être confuse :
la beauté de la vie de cette ville
tant dépeinte de compliments

Merci pour ta participation !