Dur d'être un héros !
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- usagi_lily
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Date d'inscription : 30/01/2022
Dur d'être un héros !
Dim 30 Jan - 16:09
J'ai pas pu mettre tout ce que je voulais, j'ai débordé de deux minutes pour finir et je sais pas du tout ce que ça vaut, mais voilà ma participation en mode full premier jet 8D
— Alors, on mange ensemble ce soir ? C’est moi qui invite !
Accoudé à la paroi qui sépare nos open-space, j’admire ma magnifique collègue encore assise à son bureau. De longs cheveux châtains, de jolis yeux bleus cerclés de fines lunettes, une taille fine et un cou gracile souligné d’un foulard de la même couleur que ses iris. Elle est parfaite. Par-faite. Et
aujourd’hui, elle va céder je le sens.
Mais à mon plus grand étonnement, elle ferme les yeux, serre les dents, puis lâche un long soupir.
— T’es lourd à la fin ! s’exclame-t-elle en me lançant un regard assassin. Je dois te le dire combien de fois pour que tu comprennes que non, c’est non ?
— Quoi ? Mais…
— Écoute, j’ai été gentille jusque là parce que je pensais que tu finirais par imprimer. Mais trop, c’est trop. Lâche-moi, tu me fais pitié.
Aouch. Ça, ça fait mal. Pas la peine d’être aussi méchante !
Elle se lève, prend son long manteau et se dirige vers la porte, sans se soucier de mon cœur qui saigne. Derrière les parois qui séparent les bureaux, j’entends des gloussements. Super, tout le monde a entendu. Elle a ruiné ma réputation !
Furieux, j’attrape ma propre veste et sort en trombe pour foncer jusque chez moi. Alors que je monte les escaliers qui mènent à mon studio, je fulmine. Elle se croit maligne ? Elle croit qu’elle peut piétiner mes sentiments et rejeter mon amour comme ça ? Cette pimbêche va voir ce qu’elle va voir ! À partir de demain, tous et toutes seront forcés de m’admirer et de reconnaître à quel point je suis exceptionnel, et elle, elle ne verra plus que moi !
Fort de cette conviction, je passe la soirée à travailler mes muscles, soigner mon look et mon regard de tombeur. Lorsque je me couche, j’en suis certain. Demain, ça va être épique. Je vais être épique. Ma vie doit être épique.
Gueeeeeuh… C’est quoi ce bruit horrible ? J’ouvre un œil. C’est l’alarme de mon portable, négligemment posé sur les draps à l’autre bout de mon lit king size. Quoi ? C’est déjà le matin ?
Je me redresse dans mon lit. Je n’ai pas très bien dormi, j’ai fait plein de rêves bizarres… C’est pas vrai, il va arrêter de sonner ce maudit téléphone ?!
D’un geste habile, je tire sur le drap d’un coup sec. Mon portable s’envole alors dans les airs et décrit une courbe parfaite avant d’éteindre l’alarme en glissant le long de mon pousse et de retomber directement dans le creux de ma main. Je le regarde un instant, interdit. Puis j’éclate de rire. Ça, c’était stylé ! Dommage qu’il n’y ait eu personne pour le voir !
Galvanisé, je sors du lit en roulade avant. Mes pieds tombent directement dans mes chaussons. Wouah ! Je suis en forme moi aujourd’hui !
Et ce n’est pas fini. Avant de partir au taf, je réussis tour à tour à attraper mes toasts au sortir du grille-pain au vol avec des baguettes, à lancer mon assiette pile au bon endroit dans le lave-vaisselle, et pour finir, je saute par-dessus mon balcon du troisième étage et me pose en un atterrissage parfait sur le trottoir. Pourquoi j’ai fait ça ? Aucune idée. J’ai juste regardé ma fenêtre et je me suis dit que ça serait grave classe. Cinq secondes plus tard, je touchais le macadam devant une tripotée de lycéennes impressionnées. Je leur fais une petite courbette et elles partent avec force gloussements et manifestations d’admiration. Ma vie est épique. Au bureau, ils vont en être baba.
Afin de faire oublier le fiasco d’hier, je commence dès que j’arrive. La femme de ménage est en train de laver le sol. Ni une ni deux, je m’élance et glisse sur les semelles de mes sneakers, droit vers la porte que j’ouvre des deux mains. Les battants s’écartent sur mon passage et je fais mon entrée sans même perdre ma vitesse. Ironie du sort, je m’arrête pile à côté de ma jolie collègue. Un silence, lourd, tombe sur tout l’open space. Sans lui adresser un regard, je m’installe à mon propre bureau. Là, plus personne ne se moque de moi. Je sens les regards dans mon dos. Satisfait de mon petit effet, je me mets au travail.
Je n’ai pas à attendre longtemps avant la prochaine occasion de faire mon show. Alors qu’elle passe à côté de moi, un mug rempli dans une main et le nez plongé dans une liasse de documents épaisse comme mon égo, une autre de mes collègues trébuche. Les papiers s’envolent. Le mug voltige. Elle tombe en arrière. Je n’ai même pas le temps de réfléchir, mon corps bouge tout seul. Je passe une main sous les reins de la maladroite. L’autre saisit l’anse de la tasse pile quand elle est dans le bon sens. J’ai même réussi à récupérer la plupart du café avant qu’il ne tombe sur la moquette. Une salve d’applaudissement accueille mon exploit. Je ne sais pas comment je fais tout ça, mais dieu que c’est agréable d’être acclamé ! Seule couille dans le potage, ma cible ne semble pas du tout impressionnée. Elle roule des yeux sans même les décoller de son écran.
Elle va voir ce qu’elle va voir.
Quand la pause de midi arrive, je décide de la suivre sans qu’elle ne s’en aperçoive. Avec un peu de chance, je vais faire un truc tellement épique juste sous ses yeux qu’elle n’aura d’autre choix que de me remarquer.
Alors que je m’enfonce sous ma casquette et dans le col de ma veste pour qu’elle ne me puisse pas me reconnaître, un crissement aigu retentit dans la rue. Je n’en crois pas mes yeux. Une voiture décrit un arc de cercle sur la route, directement vers l’élue de mon cœur. Il va la percuter !
Encore une fois, mon corps s’élance de lui-même. Je cours. Je cours droit vers elle. Je peux le faire. Le pare-choc est à un mètre de sa jambe. Mes genoux se plient. Je bondis. Cinquante centimètres. J’attrape ses épaules. Vingt centimètres. Je tords ma taille, pivote mes épaules. Dix centimètres. Ses pieds quittent le sol. Cinq centimètres. Nous tournons sur nous-mêmes, juste au dessus du capot. Mes pieds touchent le sol de l’autre côté et la voiture termine sa course dans le poteau d’un panneau publicitaire une vingtaine de mètres plus loin.
C’est pas passé loin. Mais je l’ai fait. Je… Je l’ai fait !
Les passants accourent de tous côtés, nous bombardent de « Ça va ? Rien de cassé ? » Quelqu’un s’extasie sur mon exploit. Une autre le suit. J’entends une exclamation « C’est un héros ! »
Mais je ne les regarde plus. Ma belle n’a plus d’yeux que pour moi.
— Tu m’as sauvé la vie. Merci, murmure-t-elle dans un souffle.
Enfin, elle me voit. Enfin, elle m’admire. Enfin, mon heure de gloire est arrivée. L’instant est magique. Je plonge mon regard dans le sien et lui décoche mon sourire le plus charmeur. J’entends en fond les hourras de la foule qui m’acclame. Elle me sourit et rougit. Mon cœur rate un battement. Le temps semble s’arrêter sur ce moment parfait. Celui de ma victoire.
Puis, du coin de l’œil, je vois un mouvement un peu plus loin sur le trottoir. Le chauffard sort de son véhicule et tombe piteusement au sol. Je crois qu’il ne peut plus marcher.
Soudain, un grincement lugubre. Ma nouvelle conquête et moi levons les yeux. Elle pousse un petit cri apeuré. Mes intestins se tordent dans mon ventre. Le poteau heurté par la voiture ploie et s’affaisse dans un horrible bruit de métal plié. Le mec va se prendre le panneau publicitaire en plein dans la figure. Je ferme les yeux et serre ma dulcinée contre moi pour lui éviter ce spectacle. Je suis désolé pour lui, mais je peux rien faire. Arriver à temps et le sauver est impossible, même pour moi. On mourrait tous les deux écrabouillés. Ça serait dommage.
Mes bras lâchent ma belle. Mes pieds poussent sur le sol alors que les muscles de mes jambes se bandent comme jamais. Je fonce droit vers le type et je ne peux pas m’arrêter.
— Et merde…
Dur d’être un héros !
— Alors, on mange ensemble ce soir ? C’est moi qui invite !
Accoudé à la paroi qui sépare nos open-space, j’admire ma magnifique collègue encore assise à son bureau. De longs cheveux châtains, de jolis yeux bleus cerclés de fines lunettes, une taille fine et un cou gracile souligné d’un foulard de la même couleur que ses iris. Elle est parfaite. Par-faite. Et
aujourd’hui, elle va céder je le sens.
Mais à mon plus grand étonnement, elle ferme les yeux, serre les dents, puis lâche un long soupir.
— T’es lourd à la fin ! s’exclame-t-elle en me lançant un regard assassin. Je dois te le dire combien de fois pour que tu comprennes que non, c’est non ?
— Quoi ? Mais…
— Écoute, j’ai été gentille jusque là parce que je pensais que tu finirais par imprimer. Mais trop, c’est trop. Lâche-moi, tu me fais pitié.
Aouch. Ça, ça fait mal. Pas la peine d’être aussi méchante !
Elle se lève, prend son long manteau et se dirige vers la porte, sans se soucier de mon cœur qui saigne. Derrière les parois qui séparent les bureaux, j’entends des gloussements. Super, tout le monde a entendu. Elle a ruiné ma réputation !
Furieux, j’attrape ma propre veste et sort en trombe pour foncer jusque chez moi. Alors que je monte les escaliers qui mènent à mon studio, je fulmine. Elle se croit maligne ? Elle croit qu’elle peut piétiner mes sentiments et rejeter mon amour comme ça ? Cette pimbêche va voir ce qu’elle va voir ! À partir de demain, tous et toutes seront forcés de m’admirer et de reconnaître à quel point je suis exceptionnel, et elle, elle ne verra plus que moi !
Fort de cette conviction, je passe la soirée à travailler mes muscles, soigner mon look et mon regard de tombeur. Lorsque je me couche, j’en suis certain. Demain, ça va être épique. Je vais être épique. Ma vie doit être épique.
Souhait accordé !
Gueeeeeuh… C’est quoi ce bruit horrible ? J’ouvre un œil. C’est l’alarme de mon portable, négligemment posé sur les draps à l’autre bout de mon lit king size. Quoi ? C’est déjà le matin ?
Je me redresse dans mon lit. Je n’ai pas très bien dormi, j’ai fait plein de rêves bizarres… C’est pas vrai, il va arrêter de sonner ce maudit téléphone ?!
D’un geste habile, je tire sur le drap d’un coup sec. Mon portable s’envole alors dans les airs et décrit une courbe parfaite avant d’éteindre l’alarme en glissant le long de mon pousse et de retomber directement dans le creux de ma main. Je le regarde un instant, interdit. Puis j’éclate de rire. Ça, c’était stylé ! Dommage qu’il n’y ait eu personne pour le voir !
Galvanisé, je sors du lit en roulade avant. Mes pieds tombent directement dans mes chaussons. Wouah ! Je suis en forme moi aujourd’hui !
Et ce n’est pas fini. Avant de partir au taf, je réussis tour à tour à attraper mes toasts au sortir du grille-pain au vol avec des baguettes, à lancer mon assiette pile au bon endroit dans le lave-vaisselle, et pour finir, je saute par-dessus mon balcon du troisième étage et me pose en un atterrissage parfait sur le trottoir. Pourquoi j’ai fait ça ? Aucune idée. J’ai juste regardé ma fenêtre et je me suis dit que ça serait grave classe. Cinq secondes plus tard, je touchais le macadam devant une tripotée de lycéennes impressionnées. Je leur fais une petite courbette et elles partent avec force gloussements et manifestations d’admiration. Ma vie est épique. Au bureau, ils vont en être baba.
Afin de faire oublier le fiasco d’hier, je commence dès que j’arrive. La femme de ménage est en train de laver le sol. Ni une ni deux, je m’élance et glisse sur les semelles de mes sneakers, droit vers la porte que j’ouvre des deux mains. Les battants s’écartent sur mon passage et je fais mon entrée sans même perdre ma vitesse. Ironie du sort, je m’arrête pile à côté de ma jolie collègue. Un silence, lourd, tombe sur tout l’open space. Sans lui adresser un regard, je m’installe à mon propre bureau. Là, plus personne ne se moque de moi. Je sens les regards dans mon dos. Satisfait de mon petit effet, je me mets au travail.
Je n’ai pas à attendre longtemps avant la prochaine occasion de faire mon show. Alors qu’elle passe à côté de moi, un mug rempli dans une main et le nez plongé dans une liasse de documents épaisse comme mon égo, une autre de mes collègues trébuche. Les papiers s’envolent. Le mug voltige. Elle tombe en arrière. Je n’ai même pas le temps de réfléchir, mon corps bouge tout seul. Je passe une main sous les reins de la maladroite. L’autre saisit l’anse de la tasse pile quand elle est dans le bon sens. J’ai même réussi à récupérer la plupart du café avant qu’il ne tombe sur la moquette. Une salve d’applaudissement accueille mon exploit. Je ne sais pas comment je fais tout ça, mais dieu que c’est agréable d’être acclamé ! Seule couille dans le potage, ma cible ne semble pas du tout impressionnée. Elle roule des yeux sans même les décoller de son écran.
Elle va voir ce qu’elle va voir.
Quand la pause de midi arrive, je décide de la suivre sans qu’elle ne s’en aperçoive. Avec un peu de chance, je vais faire un truc tellement épique juste sous ses yeux qu’elle n’aura d’autre choix que de me remarquer.
Alors que je m’enfonce sous ma casquette et dans le col de ma veste pour qu’elle ne me puisse pas me reconnaître, un crissement aigu retentit dans la rue. Je n’en crois pas mes yeux. Une voiture décrit un arc de cercle sur la route, directement vers l’élue de mon cœur. Il va la percuter !
Encore une fois, mon corps s’élance de lui-même. Je cours. Je cours droit vers elle. Je peux le faire. Le pare-choc est à un mètre de sa jambe. Mes genoux se plient. Je bondis. Cinquante centimètres. J’attrape ses épaules. Vingt centimètres. Je tords ma taille, pivote mes épaules. Dix centimètres. Ses pieds quittent le sol. Cinq centimètres. Nous tournons sur nous-mêmes, juste au dessus du capot. Mes pieds touchent le sol de l’autre côté et la voiture termine sa course dans le poteau d’un panneau publicitaire une vingtaine de mètres plus loin.
C’est pas passé loin. Mais je l’ai fait. Je… Je l’ai fait !
Les passants accourent de tous côtés, nous bombardent de « Ça va ? Rien de cassé ? » Quelqu’un s’extasie sur mon exploit. Une autre le suit. J’entends une exclamation « C’est un héros ! »
Mais je ne les regarde plus. Ma belle n’a plus d’yeux que pour moi.
— Tu m’as sauvé la vie. Merci, murmure-t-elle dans un souffle.
Enfin, elle me voit. Enfin, elle m’admire. Enfin, mon heure de gloire est arrivée. L’instant est magique. Je plonge mon regard dans le sien et lui décoche mon sourire le plus charmeur. J’entends en fond les hourras de la foule qui m’acclame. Elle me sourit et rougit. Mon cœur rate un battement. Le temps semble s’arrêter sur ce moment parfait. Celui de ma victoire.
Puis, du coin de l’œil, je vois un mouvement un peu plus loin sur le trottoir. Le chauffard sort de son véhicule et tombe piteusement au sol. Je crois qu’il ne peut plus marcher.
Soudain, un grincement lugubre. Ma nouvelle conquête et moi levons les yeux. Elle pousse un petit cri apeuré. Mes intestins se tordent dans mon ventre. Le poteau heurté par la voiture ploie et s’affaisse dans un horrible bruit de métal plié. Le mec va se prendre le panneau publicitaire en plein dans la figure. Je ferme les yeux et serre ma dulcinée contre moi pour lui éviter ce spectacle. Je suis désolé pour lui, mais je peux rien faire. Arriver à temps et le sauver est impossible, même pour moi. On mourrait tous les deux écrabouillés. Ça serait dommage.
Mes bras lâchent ma belle. Mes pieds poussent sur le sol alors que les muscles de mes jambes se bandent comme jamais. Je fonce droit vers le type et je ne peux pas m’arrêter.
— Et merde…
Emma Jynn, Ophélie et Icegvrn aiment ce message
Re: Dur d'être un héros !
Dim 30 Jan - 17:33
Héhé, c'est marrant On sent bien le caractère du héros ^^
usagi_lily aime ce message
- Ophélie
- Messages : 19
Date d'inscription : 07/10/2021
Age : 33
Localisation : seine et marne
Re: Dur d'être un héros !
Lun 11 Avr - 9:39
Hello!
J'aime bien ton texte et ta façon d'écrire!
Le personnage est très antipathique, et je suis assez satisfaite de sa fin!
Bravo à toi.
J'aime bien ton texte et ta façon d'écrire!
Le personnage est très antipathique, et je suis assez satisfaite de sa fin!
Bravo à toi.
usagi_lily aime ce message
- usagi_lily
- Messages : 23
Date d'inscription : 30/01/2022
Re: Dur d'être un héros !
Dim 24 Avr - 19:46
Ophélie a écrit:Hello!
J'aime bien ton texte et ta façon d'écrire!
Le personnage est très antipathique, et je suis assez satisfaite de sa fin!
Bravo à toi.
Merci ^^ Moi aussi j'ai été satisfaite de ce que je lui ai fait subir... Niark niark !
- usagi_lily
- Messages : 23
Date d'inscription : 30/01/2022
Re: Dur d'être un héros !
Dim 24 Avr - 19:47
Icegvrn a écrit:Héhé, c'est marrant On sent bien le caractère du héros ^^
Haha merci ^^ c'est la première fois que je fais un perso entièrement détestable, c'était drôle XD
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