Atelier d'écriture 17/10/21- Rue Magnolias
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- theunknownwriter
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Date d'inscription : 17/10/2021
Atelier d'écriture 17/10/21- Rue Magnolias
Dim 17 Oct - 21:51
La ville était plongée dans le noir, pas une lumière n'éclairait les tréfonds, nous n’y avions pas le droit. Nous ne pouvions pas avoir d’espoir, mais cette nuit, j’avais frôlé la mort et je comptais bien tenter ma chance avant que tout ne s’effondre pour moi.
Je déambulais dans les rues sales, seul le bruit de succion que faisaient mes pas en s’enfonçant dans la boue m’accompagnait. Je ne voyais pas où je marchais et j’en étais heureuse.
Les étoiles brillaient haut dans le ciel, je levais la tête pour les contempler quelques instants, mais j’eus soudain un vertige. Je tombais sur le sol, le sang qui barbouillait mon visage fut bientôt mélangé à tout ce qui pouvait bien se trouver par terre. Je vomis sous le coup, l’odeur était pestilentielle, mais je me relevais déterminée. Je repris ma route sans encombre, si quelqu’un m’avait vu par sa fenêtre, il n’en avait rien dit.
Je distinguais au loin la lumière des lampadaires qui éclairait les quartiers riches, c’était là ma destination. C’était là-bas que je trouverais la paix, là-bas que je m’offrirais ma vengeance.
J’entendis des bruits sur ma droite et me plaquais contre un mur, sur mes gardes. Si la police me repérait dans un tel état, il ne prendrait pas la peine de se soucier de moi, il me mettrait directement en cellule. Si je finissais là-bas, je ne passerais pas la nuit, il s’en assurerait.
J’attendis donc que les bruits ne soient plus que des échos lointains et me dirigeais vers une petite ruelle sombre. Je vérifiais que mes deux couteaux étaient accrochés aux bandelettes de cuir autour de mes cuisses. J’avais l’habitude de les porter depuis mon enfance que j’en oubliais parfois leur présence. La lame froide se posa contre ma peau, je revins à moi-même, je n’étais pas démunie, je devais juste me remettre en selle.
La ruelle devint plus sale encore que la précédente et je sus que nous arrivions près des grands murs qui protégeaient les riches des pauvres. J’étais seule, plus personne ne veillerait sur moi une fois de l’autre côté.
Je grimpais sur le grillage et soulevais péniblement mon corps qui devenait un poids mort. Mon cerveau bouillait, mais physiquement, je ne pouvais tout simplement pas suivre le rythme. J’atterris sur des pavés lisses, je vis dans la lumière faiblarde des lampadaires les traces de pas que je laissais, comme encrée à la boue sur le sol immaculé des privilégiés. Ce serait la seule preuve de ma présence ce soir dans l’enceinte de ses murs.
Une alarme s’alluma et je me mis à courir pour me cacher dans un recoin sombre. Je pouvais voir dans la périphérie des lampadaires le brouillard épais qui recouvrait la ville de son manteau, ce serait à mon avantage, j’avais l’habitude de vivre dans l’ombre.
Je pris la plus grande avenue, je connaissais les bas-fonds comme ma poche, mais ici, je ne n’étais pas chez moi. Je savais uniquement que ma destination se trouvait en haut, sur la butte que même de tout en bas nous pouvions voir.
La rue montait en pente douce et je me faufilais entre les lampadaires. La lumière des devantures éclairait parfois ma silhouette furtive, dans ces moments-là, mon cœur s'accélérait. Si je me faisais prendre, c’était la mort assurée. Je n’avais rien à faire ici et s’il apprenait que je ne me trouvais pas six pieds sous terre, jamais je ne m’en sortirais.
À un carrefour, je me retrouvais face à face avec mon reflet. Je faisais peur dans la lumière clignotante du lampadaire en fin de vie. La boue et le sang qui recouvraient mon visage formaient une croute sèche et me faisaient ressembler à un monstre qui aurait pénétré au paradis. J’aimais bien cette image.
Les maisons devenaient de plus en plus immenses, comme la boule dans mon ventre. J’entendis des bruits de pas, tout le monde pouvait me voir et je n’apercevais aucune issue possible. Les voix donnaient des ordres, l’idée qu’ils aient trouvé mes traces de pas me fit paniquer. Pendant un instant, je perdis pied. Je m’enfonçais dans le brouillard laissant derrière moi la lumière traitresse des lampadaires et pris une grande inspiration.
Je levais la tête et reconnus le nom de la rue. Magnolias.
Ma mère avait toujours appelé son ami monsieur Magnolias et le jour où je lui avais demandé pourquoi, elle m’avait tout simplement répondu : « C’est là-haut qu’il habite, rue des Magnolias. »
Son ami. Mon père. Le traitre.
Je grimpais, m’accrochais au lierre, alors que les bruits de pas se rapprochaient de moi. Quand j’atterris sur l’herbe douce de la grande propriété, tout le brouhaha venant de l’extérieur ne fut plus qu’un mauvais souvenir. Je fixais le manoir dont les fenêtres projetaient des halots de lumière dans le brouillard. On aurait dit une des peintures que ma mère appréciait tant, sombres et oniriques.
Ce soir, je vengerais ma mère, dont quelques heures plus tôt, je tenais le corps dans mes bras. Bientôt, j’aurais le sang de son meurtrier sur les mains.
J’avais foulé les dalles du paradis pour l’emmener en enfer avec moi.
Je me tenais maintenant dans la lumière et ce soir, je tuerais mon père.
Je déambulais dans les rues sales, seul le bruit de succion que faisaient mes pas en s’enfonçant dans la boue m’accompagnait. Je ne voyais pas où je marchais et j’en étais heureuse.
Les étoiles brillaient haut dans le ciel, je levais la tête pour les contempler quelques instants, mais j’eus soudain un vertige. Je tombais sur le sol, le sang qui barbouillait mon visage fut bientôt mélangé à tout ce qui pouvait bien se trouver par terre. Je vomis sous le coup, l’odeur était pestilentielle, mais je me relevais déterminée. Je repris ma route sans encombre, si quelqu’un m’avait vu par sa fenêtre, il n’en avait rien dit.
Je distinguais au loin la lumière des lampadaires qui éclairait les quartiers riches, c’était là ma destination. C’était là-bas que je trouverais la paix, là-bas que je m’offrirais ma vengeance.
J’entendis des bruits sur ma droite et me plaquais contre un mur, sur mes gardes. Si la police me repérait dans un tel état, il ne prendrait pas la peine de se soucier de moi, il me mettrait directement en cellule. Si je finissais là-bas, je ne passerais pas la nuit, il s’en assurerait.
J’attendis donc que les bruits ne soient plus que des échos lointains et me dirigeais vers une petite ruelle sombre. Je vérifiais que mes deux couteaux étaient accrochés aux bandelettes de cuir autour de mes cuisses. J’avais l’habitude de les porter depuis mon enfance que j’en oubliais parfois leur présence. La lame froide se posa contre ma peau, je revins à moi-même, je n’étais pas démunie, je devais juste me remettre en selle.
La ruelle devint plus sale encore que la précédente et je sus que nous arrivions près des grands murs qui protégeaient les riches des pauvres. J’étais seule, plus personne ne veillerait sur moi une fois de l’autre côté.
Je grimpais sur le grillage et soulevais péniblement mon corps qui devenait un poids mort. Mon cerveau bouillait, mais physiquement, je ne pouvais tout simplement pas suivre le rythme. J’atterris sur des pavés lisses, je vis dans la lumière faiblarde des lampadaires les traces de pas que je laissais, comme encrée à la boue sur le sol immaculé des privilégiés. Ce serait la seule preuve de ma présence ce soir dans l’enceinte de ses murs.
Une alarme s’alluma et je me mis à courir pour me cacher dans un recoin sombre. Je pouvais voir dans la périphérie des lampadaires le brouillard épais qui recouvrait la ville de son manteau, ce serait à mon avantage, j’avais l’habitude de vivre dans l’ombre.
Je pris la plus grande avenue, je connaissais les bas-fonds comme ma poche, mais ici, je ne n’étais pas chez moi. Je savais uniquement que ma destination se trouvait en haut, sur la butte que même de tout en bas nous pouvions voir.
La rue montait en pente douce et je me faufilais entre les lampadaires. La lumière des devantures éclairait parfois ma silhouette furtive, dans ces moments-là, mon cœur s'accélérait. Si je me faisais prendre, c’était la mort assurée. Je n’avais rien à faire ici et s’il apprenait que je ne me trouvais pas six pieds sous terre, jamais je ne m’en sortirais.
À un carrefour, je me retrouvais face à face avec mon reflet. Je faisais peur dans la lumière clignotante du lampadaire en fin de vie. La boue et le sang qui recouvraient mon visage formaient une croute sèche et me faisaient ressembler à un monstre qui aurait pénétré au paradis. J’aimais bien cette image.
Les maisons devenaient de plus en plus immenses, comme la boule dans mon ventre. J’entendis des bruits de pas, tout le monde pouvait me voir et je n’apercevais aucune issue possible. Les voix donnaient des ordres, l’idée qu’ils aient trouvé mes traces de pas me fit paniquer. Pendant un instant, je perdis pied. Je m’enfonçais dans le brouillard laissant derrière moi la lumière traitresse des lampadaires et pris une grande inspiration.
Je levais la tête et reconnus le nom de la rue. Magnolias.
Ma mère avait toujours appelé son ami monsieur Magnolias et le jour où je lui avais demandé pourquoi, elle m’avait tout simplement répondu : « C’est là-haut qu’il habite, rue des Magnolias. »
Son ami. Mon père. Le traitre.
Je grimpais, m’accrochais au lierre, alors que les bruits de pas se rapprochaient de moi. Quand j’atterris sur l’herbe douce de la grande propriété, tout le brouhaha venant de l’extérieur ne fut plus qu’un mauvais souvenir. Je fixais le manoir dont les fenêtres projetaient des halots de lumière dans le brouillard. On aurait dit une des peintures que ma mère appréciait tant, sombres et oniriques.
Ce soir, je vengerais ma mère, dont quelques heures plus tôt, je tenais le corps dans mes bras. Bientôt, j’aurais le sang de son meurtrier sur les mains.
J’avais foulé les dalles du paradis pour l’emmener en enfer avec moi.
Je me tenais maintenant dans la lumière et ce soir, je tuerais mon père.
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- Celui-ci
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Date d'inscription : 07/10/2021
Age : 21
Localisation : La Mie-sous-croute
Re: Atelier d'écriture 17/10/21- Rue Magnolias
Lun 18 Oct - 18:38
- les verbes en -er au passé simple, à la première personne se terminent par -ai et non -ais
- Il faudrait séparer les paragraphes d'un espace, pour aérer un peu XD, et moins alourdir la lecture, là je me perdais un peu ^^' surtout que ton texte est assez long. Après c'est peut-être juste moi qui a ce problème.
- hormis cela, je trouve que les phrases sont agréables à lire et que le sujet est bien respecté !
- Il faudrait séparer les paragraphes d'un espace, pour aérer un peu XD, et moins alourdir la lecture, là je me perdais un peu ^^' surtout que ton texte est assez long. Après c'est peut-être juste moi qui a ce problème.
- hormis cela, je trouve que les phrases sont agréables à lire et que le sujet est bien respecté !
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